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Attentat à Strasbourg : "Nous sommes restés confinés jusqu'à 3 h du matin"

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Jean-Marc Beauvais.

Jean-Marc Beauvais. (©Hebdo de Sèvre et Maine)

Hebdo de Sèvre et Maine : Vous étiez à Strasbourg mardi soir, qu’avez-vous vu et entendu ?
Jean-Marc Beauvais : Membre du Rassemblement national de Loire-Atlantique, j’étais à Strasbourg pour visiter le parlement européen et effectuer des réunions de travail en vue des prochaines européennes, avec notre eurodéputé Gilles Lebreton. Le soir, nous nous étions donnés rendez-vous sur le marché de Noël, près de la cathédrale, pour diner avec 5 autres personnes. Nous étions rue des Orfèvres quand a une centaine de mètres du groupe, on a entendu des détonations. On a pensé à des pétards. Mais comme on a vu tout le monde crier et courir, on s’est réfugié dans les commerces. Je n’ai pas vu le tireur ni les personnes blessées, voire défuntes. Ce qui me reste en tête c’est la panique. 

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HSM : Comment avez-vous pris conscience de ce qui se passait ?
J-M. B. : Très rapidement. Quand on s’est mis à l’abri dans le restaurant, le gérant nous a vite informés. Il avait reçu des ordres de la police et la préfecture. Il ne fallait surtout pas sortir. Un périmètre de sécurité avait été mis en place. Il  nous a dit qu’il y avait un homme qui avait tiré sur la foule et qu’il y avait au moins un mort. Dehors, il y avait une ambiance de chaos, d’apocalypse presque, avec des voitures de police et des jeep militaires qui passaient à toute vitesse. Il y avait des bruits de sirène…

HSM : Comment s’est passé la soirée ?
J-M. B. : Au début, la panique était rentrée dans le restaurant. Une femme s’est évanouie, une autre a fait une crise d’angoisse. J’ai alerté ma femme et ma mère que tout allait bien pour moi. Puis finalement, cela s’est apaisé. On a même dîné. Sans notre eurodéputé qui n’a pa pu sortir du Parlement. Puis nous sommes restés confinés jusqu’à trois heures du matin avant de se faire escorter jusqu’à en dehors du périmètre. On a regagné notre mini-van et on est rentré à l’hôtel. On est reparti le matin. 

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HSM : Que retenez-vous de cet événement au final ?
J-M. B. : C’est ce sentiment d’impuissance et d’insécurité. Que n’importe où, où vous êtes vous pouvez être une cible. Aujourd’hui, nulle part vous n’êtes vraiment en sécurité. J’ai dû mal à entendre la critique envers les politiques et les forces de l’ordre. Même venant de notre camp. Là, on avait été fouillé avant d’entrer sur le marché. Du moins ceux qui avaient un sac à dos. Le type est quand même passé. La police devait l’interpeller le matin-même à son domicile. Il n’y était pas. Cet enchaînement de faits entraîne ce drame. Est-ce que l’Etat pouvait faire plus ? je ne pense pas. Le débat sur les personnes fichées S ? Il y a peut être des améliorations à apporter. Mais on ne peut pas tous les renvoyer ou les incarcérer.

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