Après l’attentat de Strasbourg mardi 11 décembre 2018, la pression monte sur les Gilets jaunes pour qu’ils rejoignent la table des négociations et renoncent à « l’acte V » samedi.
De plus, le mouvement a connu son sixième mort dans la nuit de mercredi à jeudi, un homme de 23 ans percuté par un camion.
Si le gouvernement n’a « à ce stade pas décidé d’interdire les manifestations » samedi, Benjamin Griveaux a appelé les gilets jaunes à être « raisonnables » après l’attentat qui a visé la capitale européenne, et à « ne pas manifester ». Leur colère s’est « exprimée », « a été entendue », et il y a été « répondu », a insisté jeudi matin le porte-parole du gouvernement, sur Cnews.
La colère s’est exprimée, elle a été entendue, @EmmanuelMacron y a répondu. C’est maintenant le temps du dialogue et de l’échange avec le #GrandDebat, partout en France, avec tous.@gouvernementFR #LaMatinale #CNews pic.twitter.com/yqRrBgsxtW
— Benjamin Griveaux (@BGriveaux) December 13, 2018
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Il serait « facile » de les interdire par avance, mais cela n’empêcherait pas « les personnes souhaitant casser (et) piller de se rendre dans les rues », a insisté Benjamin Griveaux: « Au regard » de l’attentat de Strasbourg, « il serait préférable que ce samedi chacun puisse, de manière apaisée, vaquer à des occupations d’un samedi avant les fêtes de famille de fin d’année plutôt que de manifester et mettre à nouveau à contribution nos forces de l’ordre ».
« On ne changera rien »
« On ne se sent pas concernés, par ça, les attentats. C’est pour nous faire peur. On ne changera rien » , lâchait mercredi « Mamyray », une retraitée de 65 ans rencontrée par l’AFP sur un rond-point à Rennes.
Jeudi, les « gilets jaunes » du Magny, à Montceau-les-Mines (Saône-et-Loire) ont annoncé maintenir « leur Ve acte, malgré l’appel à ne pas manifester »: « Inimaginable d’appliquer une trêve quelconque », poursuivent-ils, en précisant avoir envoyé « un mot de soutien aux victimes et aux familles de Strasbourg ».
Jeudi matin, la pression sur les « gilets jaunes » est aussi venue de Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT, selon qui, il serait « de bon ton » qu’ils ne manifestent pas samedi, « pour ne pas surcharger la barque des policiers »: « Si une organisation syndicale était responsable d’autant de violences dans un mouvement qu’elle a déclenché, on la mettrait au ban pour au moins une vingtaine d’années », a-t-il encore lâché, sur RFI.
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François Ruffin avec la « France en sédition »
Il faut « maintenant que le mouvement s’arrête », compte tenu des « réponses massives » qui ont été apportées par l’exécutif, a renchéri Richard Ferrand, le président LREM de l’Assemblée nationale sur France Inter, appelant à « passer à la construction d’un nouveau modèle français », via le grand dialogue national annoncé par Emmanuel Macron lundi.
.@RichardFerrand au sujet des #giletsjaunes, "Il faut que le mouvement s'arrête" #le79inter pic.twitter.com/xYEYBMCwkZ
— France Inter (@franceinter) December 13, 2018
Cinq thèmes, dont la transition écologique, la fiscalité ou encore l’immigration ont été retenus pour ce débat, avait précisé mercredi le Conseil des ministres, dans son compte-rendu. Dans un discours mercredi soir devant l’association des Villes de France, Édouard Philippe n’a cependant évoqué que « quatre axes », sans citer l’immigration.
Du côté des « gilets jaunes », rien n’indique pourtant une volonté de suspendre le mouvement. Au péage autoroutier de la Barque, sur l’A8, à la sortie d’Aix-en-Provence, ils avaient déjà repris leur position dans la nuit de mercredi à jeudi, avec le soutien de François Ruffin, le député France Insoumise, avant de se faire à nouveau évacuer par les forces de l’ordre. Présent vers 3h30 sur ce péage, le député de la Somme est attendu dans l’Hérault, dans le cadre d’un périple à travers « une France en sédition » entamé dimanche.
"Alors maintenant, un peu d'imagination : je suis Monsieur Macron… Qu'est-ce que vous auriez envie de me dire ?"
Sur le rond-point de Ressons, dans l'Oise. #GiletsJaunes pic.twitter.com/TTRfZ5VypW— François Ruffin (@Francois_Ruffin) December 12, 2018