
Nadia Mezrar (à droite, au côté de son binôme Frédéric Marche) souhaite « envoyer un signal fort aux jeunes ».
Conseillère départementale du canton de Caudebec-lès-Elbeuf, Nadia Mezrar est intervenue en séance plénière au Département, lors de la présentation des orientations budgétaires, afin de défendre les Missions locales. Au nombre de sept dans le Département, dont une à Elbeuf, ces organismes, créés en 1982, jouent à ses yeux un rôle essentiel pour l’insertion et l’accompagnement des jeunes du territoire dans la vie quotidienne. « Et en plus, elles coûtent moins cher puisqu’elles fonctionnent sous formule associative », précise l’élue socialiste.
Or, le gouvernement envisage leur suppression, dans le cadre d’un rapprochement avec Pôle emploi. Une fusion-absorption, que Nadia Mezrar juge « dangereuse car elle remettrait en cause le modèle d’action particulier de ce qui constitue le premier réseau d’insertion, qui accueille 1,5 million de jeunes en France dont 30 000 en Seine-Maritime ».
À ses yeux, il s’agit aussi de la remise en cause de son modèle de gouvernance par des élus locaux et de tout un maillage territorial particulièrement précieux : « Cette orientation va à l’encontre de la prise en compte des jeunes les plus en difficulté et risque de creuser les inégalités territoriales. En cas d’absorption des Missions locales par Pôle emploi, le maillage de proximité, aussi bien rural que dans des quartiers en difficultés, sera remis en cause et l’approche globale des problématiques du jeune sera reconsidérée, conduisant à de graves conséquences sociales sur les territoires. »
Un rôle essentiel
« Le parcours vers l’autonomie des jeunes, leur engagement dans la vie citoyenne, que nous souhaitons tous solidaire et responsable, est indissociable de leur insertion dans la vie professionnelle, insiste Nadia Mezrar. Lorsque celle-ci est semée d’embûches, lorsqu’il faut surmonter des obstacles, notre collectivité, avec ses partenaires, doit tenir un rôle particulier, celui d’un soutien et d’un accompagnement lui aussi solidaire et responsable. Et dans cette action, un partenaire tient une place essentielle : il s’agit des Missions locales. Le lien entre le Département et les Missions locales, dans le déploiement du soutien à la jeunesse est essentiel. »
Le positionnement du Département de Seine-Maritime sur le sujet est d’importance quand on sait « le mépris affiché par le président de Région, Hervé Morin, pour leur action. Celui-ci a fait le choix de tirer un trait sur elles, considérant qu’elles ne servaient à rien ». La position du Département est plus paradoxale et ambiguë, Pascal Martin, son président ayant rappelé, au contraire, leur utilité et renouvelé le partenariat avec ces structures. Sur ce dossier, qui dépasse les clivages politiques, la socialiste reconnaît : « On se rejoint sur l’essentiel mais Pascal Martin Mais il a réduit le financement accordé aux Missions locales pour la gestion opérationnelle du Fonds d’Aide aux Jeunes […], en bornant par ailleurs le soutien aux Missions locales aux seuls objectifs d’entrée dans le dispositif de la Garantie Jeune déployée dans notre Département dès 2015. C’est une logique strictement comptable, qui met une pression sur l’ensemble des actions des Missions locales. »
Nadia Mezrar attend maintenant un « signal fort » envoyé par la collectivité, le Département de Seine-Maritime, non seulement à l’égard des Missions Locales mais aussi des jeunes Seinomarins.