« À travail égal, salaire égal ». Pour les femmes travaillant dans les grandes entreprises de Normandie, le principe semble plutôt bien respecté, si l’on en croit les premiers résultats de l’index de l’égalité femmes-hommes révélés par la préfecture, mercredi 17 avril 2019. Il reste toutefois des efforts à faire.
Une note sur 100
Selon la préfecture, seules 17 des 23 entreprises de plus de 1 000 salariés de la région ont publié leur index de l’égalité femmes-hommes avant l’échéance fixée du 1er mars 2019.
Cet index est un outil permet d’évaluer les éventuelles inégalités salariales grâce à cinq indicateurs aboutissant à une note sur 100. Ces indicateurs sont les suivants
- les écarts de rémunération entre les femmes et les hommes, noté sur 40 points,
- les écarts des augmentations entre les femmes et les hommes, sur 20 points,
- les écarts de répartition des promotions entre les femmes et les hommes, sur 15 points,
- le pourcentage de salariées augmentées après la maternité, sur 15 points,
- la parité entre les femmes et les hommes parmi les dix plus hautes rémunérations, sur 10 points.
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« Un plafond de verre »
D’après les données transmises, les 17 grandes entreprises normandes qui ont répondu sont plutôt bonnes élèves concernant l’égalité de rémunération entre les femmes et les hommes. « Toutes ont obtenu de 37 à 39 points à l’indicateur 1 sur les écarts de rémunération. 15 d’entre elles ont obtenu 20 points, à l’indicateur 2 sur les écarts d’augmentation. 14 d’entre elles ont obtenu 15 points à l’indicateur 3 sur les écarts de promotion », détaille la préfecture avant de mettre un bémol :
Il existe un plafond de verre dans la majorité des grandes entreprises.
En effet, dans sept des entreprises répondantes, il y a moins de deux femmes parmi les dix personnes les mieux rémunérées. Au niveau national, la moitié des entreprises sont dans la même situation.
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Deux entreprises ne respectent par ailleurs pas l’obligation d’augmentation au retour de congé maternité. En effet, lorsqu’une femme revient de congé maternité ou d’adoption doit bénéficier des augmentations générales et à la moyenne des augmentations individuelles perçues ou décidées durant son congé par des salariés relevant de la même catégorie professionnelle ou à défaut, de la moyenne des augmentations individuelles dans l’entreprise.
Trois ans pour prendre des mesures
Au total toutefois, seules deux des 17 entreprises ayant fourni leur index ont une note très légèrement en-dessous des 75 points. En-dessous de ce seuil, les entreprises ont trois ans pour prendre des mesures pour améliorer l’égalité salariale entre les femmes et les hommes sous peine d’une amende pouvant correspondre à 1% de leur masse salariale. Elles pourront, pour cela, bénéficier d’un accompagnement de la Direccte (Directions régionales des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi).
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Ces premières données, trop partielles pour avoir un panorama plus large de l’égalité femmes-hommes en Normandie, doivent être complétées par d’autres résultats d’ici mars 2020. Les entreprises de 250 à 1 000 salariés doivent publier leur index le 1er septembre 2019, puis viendra le tour des entreprises de 50 à 250 salariés, le 1er mars 2020. Ces index devront ensuite être publiés chaque année.
En France, les femmes sont payées en moyenne, tous postes confondus, 25% de moins que les hommes. À poste et âge égaux, l’écart est de 9%, alors que le principe « à travail égal, salaire égal » est gravé dans la loi depuis 45 ans.