« On a beaucoup de mal à avoir des chiffres de la part de certaines Préfectures, mais c’est énorme et on commence à se dire que tout le monde ne pourra pas être indemnisé. » Président de l’association Les Oubliés de la canicule, qui défend les propriétaires des maisons qui se sont fissurées suite à la sécheresse de l’été 2018, Gérald Grosfilley fait ses comptes : « dans l’Ain 90 communes sont touchées pour 1060 maisons. En Saône-et-Loire, on en est à 262 communes et 2300 maisons. Dans le Doubs, il y a 44 communes et 150 maisons. En Haute-Saône, on ajoute encore 72 communes et 400 maisons. Dans la Nièvre, on arrive à 72 communes et 1000 maisons. Sur le territoire de Belfort, on compte 25 communes, mais le nombre de maisons n’est pas communiqué par la Préfecture ».
La liste des départements, des communes et des maisons touchées s’allonge sur le tableau de l’association au fur à mesure qu’arrivent les informations et se créent les délégations : « Eure-et-Loir 33 communes 1207 maisons ; Côte d’Or, 90 communes ; pareil pour la Meuse. J’attends encore des réponses du Rhône et de la Marne ». Quant au Jura, département où est née l’association, on parle de 1500 maisons touchées !
Lire aussi : À Moutonne sa maison se fissure à cause de la sécheresse
Des conséquences tragiques
Pour les nombreuses victimes de ces désordres, les conséquences sont tragiques. Et il faut que les gens se battent. On a eu le cas à Revigny (Jura) d’une dame qui a accepté la transaction trop modique de sa compagnie d’assurance et qui vient de faire chiffrer le montant des réparations : il y en a pour 200 000 € ! »
Afin de faire connaître le cas de ces habitants, qui parfois sont sur le point de tout perdre, l’association a écrit aux Parlementaires de l’ensemble des départements concernés. Ce travail a payé puisque l’association devrait prochainement être entendue par la mission d’information sur les risques climatiques au Sénat.
Pour l’association, fondée en 2003 à la suite d’un premier épisode de sécheresse dans le Jura et avait obtenu gain de cause, « les assurances ne joueront leur rôle que dans la mesure où un décret de catastrophe naturelle sera pris sur chaque commune où réside une victime ».
C’est là que doivent intervenir les élus, afin « d’aider à l’accélération de la décision de la commission interministérielle qui statuera sur la prise de ce décret donnant aux assurances la possibilité de jouer pleinement leur rôle sous couvert de la CCR (Caisse Centrale de Réassurance) »
Contact : Gérald Grosfilley, association « Les oubliés de la canicule 2018 » 520A rue du Docteur Jean-Michel, 39000 Lons-le-Saunier.