A Guingamp, la maternité a obtenu un sursis jusqu’en juillet 2020, mais le personnel reste inquiet pour l’avenir. Les cuisines de l’hôpital pourraient bientôt déménager, les locaux n’étant plus adaptés. La vingtaine de salariés qui travaillent à la production pourraient donc rejoindre Saint-Brieuc ou Lannion dans les années à venir. « Ceux qui travaillent au self resteront à Guingamp », précise tout de même Richard Rouxel, le directeur de l’hôpital.
Tout de même, ce sont autant de signaux qui inquiètent les membres de la CGT de l’hôpital :
Nous avons peur que l’hôpital de Guingamp suive la même trajectoire que celui de Paimpol, à savoir une réduction année après année des services proposées aux patients, et notamment une disparition de la chirurgie, après celle de la maternité. »
Les représentants du personnel n’ont pas été rassurés, loin de là, par l’annonce du projet loi santé, adopté le 26 mars par l’Assemblée Nationale :
Entre 500 et 600 petits hôpitaux (sur les quelque 1 000 que compte le pays) sont amenés à devenir des hôpitaux de proximité. Leur activité : de la médecine générale, de la gériatrie ou des suivis de soin essentiellement. Le gouvernement veut en labelliser 500 à 600 à l’horizon 2022. Nous craignons fortement que Guingamp ne fasse partie de cette liste. »
Les représentants du personnel ont donc peur que la chirurgie et la maternité ne soient transférées à terme à Saint-Brieuc, puisque le projet de loi prévoit qu’aux hôpitaux de proximité « viendront s’ajouter des hôpitaux chargés des soins spécialisés comme la chirurgie ou les services de maternité, lorsqu’une troisième catégorie concernera des soins ultra-spécialisés dans des plateaux techniques de pointe. »
Joseph Le Goas, de la CGT rappelle que le syndicat « avait très vite alerté l’opinion publique sur les menaces qui planaient sur la maternité. On nous taxait d’être alarmistes à l’époque, mais la suite nous a donné raison. Là encore, nous sentons le coup venir, et nous ne voulons pas que Guingamp devienne un de ces hôpitaux de proximité, qui obligent en réalité les gens à aller plus loin pour se faire opérer par exemple. »
Parmi les signes inquiétant, la CGT met en avant la réduction rapide du personnel :
Une centaine de postes ont disparu depuis quatre ans. Nous étions plus de 1000 à travailler à l’hôpital en 2015, nous ne sommes plus que 900 aujourd’hui. Dans ces conditions, les heures supplémentaires s’accumulent et le personnel est de plus en plus fatigué. »
Les syndicalistes espèrent que les élus locaux se mobiliseront pour assurer le maintien de la chirurgie et de l’ensemble de l’offre de soins de l’hôpital de Guingamp : « Sinon nous allons vivre ce qu’a vécu Paimpol. Après la fermeture de la maternité, viendra la fermeture de la chirurgie, etc. C’est aux élus de prendre la mesure des risques qui pèsent sur l’hôpital », concluent-ils.