Avec l’annulation de l’arrêté municipal de fermeture du pont de Pierre aux voitures à Bordeaux, l’association de commerçants Esprit Bastide a gagné une bataille, mais pas la guerre.
En effet, devant le tribunal administratif de Bordeaux, l’association a obtenu l’annulation de l’arrêté du 6 juillet 2018 mais la municipalité girondine avait anticipé en pondant un nouvel arrêté datant du 3 décembre 2018.
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Sur l’ouvrage historique de la Belle Endormie, les voitures ne sont donc pas prêtes à rouler de sitôt a priori, même si Esprit Bastide a aussi dénoncé l’arrêté du 3 décembre devant la Justice. Pour le moment, la date du jugement n’est pas connue.
Patrick Youf dénonce « un manque de respect »
« Le tribunal administratif nous a proposé une médiation avec la mairie mais pour l’instant, la Ville fait la sourde oreille », regrette Patrick Youf, le président de l’association de commerçants du quartier Bastide.
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« Les élus laissent pourrir la situation. Il n’y a jamais eu de concertation possible. C’est un manque de respect. Ils pourraient au moins nous répondre. »
S’il n’a pas de chiffres à communiquer, le responsable d’association estime que les commerçants ont subi une baisse d’affluence depuis la fermeture du pont de Pierre à la circulation des voitures.
« Un sentiment d’injustice »
« Bastide, c’est devenu un quartier mort. La mairie l’a tué avec cet arrêté ! Depuis cette décision, il faut voir comment c’est désert les samedis… On se sent abandonné. On ressent un sentiment d’injustice. »
Au nom d’Esprit Bastide, Patrick Youf préconise une ouverture partielle du pont de Pierre : « Le matin et en fin de journée, au plus fort des embouteillages. Ça permettrait de désengorger le centre-ville et de refaire passer les automobilistes par le quartier Bastide. »
La Ville veut privilégier les moyens de transport doux
Pour la mairie de Bordeaux, qui souhaite « une ville apaisée », diminuer la pollution et privilégier « les moyens de transport doux », la réouverture du pont de Pierre n’est pas du tout envisagée.
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Peu importe, Patrick Youf, propriétaire du bureau de tabac L’Ovalie, garde espoir : « Je suis tenace, j’y crois encore ! »
Le bras de fer semble donc loin d’être terminé… Et la prochaine bataille devrait se jouer, de nouveau, devant le tribunal administratif de Bordeaux.