« Faire table rase du passé », c’était le mot d’ordre, jeudi dernier à Saint-Pierre-lès-Elbeuf, lors de l’assemblée générale de la communauté Emmaüs de la Vallée de l’Oison, dont l’une des structures se trouve à Saint-Pierre-lès-Elbeuf.
Plusieurs moments douloureux ont secoué la communauté dans son passé récent. Il y a d’abord ce soupçon de détournement de fonds de l’ancien directeur contre lequel la communauté a porté plainte.
Mais surtout, l’association a traversé une période de turbulences importantes lors des mois d’octobre et de novembre 2018.
« On va de l’avant »
En effet, quinze bénévoles ont tout simplement quitté la structure, certains du jour au lendemain. « Des personnes qui n’aiment pas le changement », pense Chantal Vidal, la nouvelle directrice. « On essaie de rebondir. D’oublier le passé. »
Jean Moulin, le président par intérim, confirme :
Ce qui compte, c’est remonter la communauté. On va de l’avant, on veut oublier ces mauvais souvenirs. »
En fin d’année dernière, « il n’y avait plus de valeurs justement. Je suis en train d’en remettre », affirme Chantal Vidal.
Lors de cette assemblée générale, Emmaüs a vraiment donné l’impression d’être une association à nouveau debout après un passage en enfer. « On entame aujourd’hui la laborieuse reconstruction du conseil d’administration », déclare même Nicolas Coiffier, d’Emmaüs France, présent pour l’occasion.
« Aujourd’hui, toutes les conditions sont réunies pour que la communauté retrouve progressivement une vitesse de croisière conforme à son potentiel et aux ambitions de ses responsables », rajoute Jean Moulin.
Transition et espoir
Actuellement, la structure de Saint-Pierre accueille trente-sept compagnons. Et cette année, le grand projet, c’est l’ouverture d’une nouvelle salle de vente à Évreux (lire Le Journal d’Elbeuf du 28 février).
Chantal Vidal a souhaité mettre en garde l’ensemble des personnes présentes à la réunion :
Les métiers d’Emmaüs évoluent, il faut être vigilant, créatif et travailler sur la transmission des savoirs. »
Dans son rapport d’activité, la directrice a rappelé que 2018 n’avait pas été une année comme les autres. Mais qu’elle fut l’année de « l’espoir », de « l’arrivée de nouveaux responsables » mais aussi de « grandes souffrances pour certains ».
Un dernier frisson a traversé l’assemblée avec l’intervention de Francis Robin, comptable de l’agence SNA de Rouen, qui est venu certifier les comptes d’Emmaüs. « Avec un exercice financier 2019 similaire à l’année dernière, Emmaüs ferme », a-t-il affirmé.
Nicolas Coiffier est de suite intervenu : « ça n’arrivera pas. Pas d’inquiétude. Il va falloir travailler. » Francis Deleaune, Gilles Mallenguery, Agnès Levasseur et Vincent Dubost, les quatre nouveaux venus au conseil d’administration, sont prévenus.