« Nous ne souhaitons pas polémiquer sur une situation qui génère beaucoup de souffrances de part et d’autre du lac de la Thésauque. L’interview de M. Prudhomme parue le 31 janvier 2019 dans Voix du Midi Lauragais en atteste. Néanmoins nous tenons à rétablir certaines vérités, ou pour le moins apporter des précisions là où l’approximation pourrait porter à incompréhension. Nous remercions la rédaction de nous avoir ouvert ses colonnes à cet effet », annoncent de concert l’association des Résidents du lac et Les Indiens de la Thésauque.
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Plaintes, étude acoustique, batailles administratives… Cette histoire dure depuis de nombreuses années et les associations opposées au projet avancent plusieurs arguments, comme, tout d’abord, le fait que le WaterJump ne se fasse pas sur la base de loisirs mais sur une extension de la zone. « Ce qui détruira un espace naturel jusque-là préservé », soulignent-ils, avant de rappeler :
En 2016, lors de la première année d’exploitation des jeux, il n’y a pas eu de plainte car l’association et les riverains n’étant pas dans une contestation systématique, comme on voudrait le laisser croire, ont décidé d’étudier l’impact de la WaterZone sur l’environnement durant cette saison estivale.
Septembre 2016, le début du long conflit
D’après l’association des Résidents du lac et Les Indiens de la Thésauque, c’est le 14 septembre 2016 précisément, que les opposants au projet ont commencé à exprimer les nuisances sonores subies par les proches habitants et ont demandé que des études « objectives et indiscutables » soient effectuées au niveau du bruit. Études réalisées finalement, en 2017, sur les installations existantes. « Elles concluent à une non-conformité pour les habitations proches. Ces dernières ont été transmises aux élus et au porteur de projet », précise-t-on du côté des collectifs.
Si des réunions de médiation ont eu lieu, elles n’ont pas pour autant assouvi les attentes des opposants qui ont donc fait appel à la justice :
Ces réunions n’ayant abouti qu’à un changement de couleur des toboggans, sans compromis sur le véritable problème, nous avons alors demandé à la justice qu’un expert soit nommé pour effectuer juridiquement et incontestablement ces mesures.
En 2018, le projet se poursuit, après l’accord du permis de construire. « Un permis accordé avec une dispense d’étude d’impact. C’est pour nous incompréhensible, compte tenu de l’implantation et de l’importance du projet : il s’agit du plus grand WaterJump de France. Nous contestons ce permis de construire. Mais fort de cette autorisation, la SARL Colvert Concept a essayé de passer en force et commencé les travaux alors que le délai de recours n’était pas purgé », pestent les riverains.
La justice est à nouveau saisie par les opposants du WaterJump qui demandent donc, à ce moment-là, un référé suspensif afin que les précédentes demandes auprès des tribunaux soient étudiées et jugées.
Nous avons été entendus par la justice et l’expert a rendu son rapport sur les mesures de bruit effectuées l’été dernier. Il conclut à une non-conformité des installations. Cette conclusion est identique à celle de la première expertise effectuée et est parfaitement claire.
Vers une plage horaire réduite ?
Les riverains reviennent sur l’exploitation de la zone d’activité, depuis 2016, via des installations démontables de jeux aquatiques, qui font face au lotissement Laffarguette à Nailloux :
Les installations sont exploitées par la SARL Colvert Concept de mi-juin à mi-septembre, tous les jours de 10 h à 20 h, week-end compris. Pour la saison 2018 la WaterZone a totalisé 12 485 entrées sur 80 jours d’utilisation.
Une fois le contexte posé, les deux collectifs, rapportent les solutions avancées par l’expert, comme la limitation des horaires et jours d’ouverture ainsi que des taux de fréquentation : « Les constats visuels et investigations acoustiques réalisées par l’expert démontrent que les émissions sonores de ces activités ne sont pas conformes aux dispositions réglementaires fixées par le Décret n° 2006-1099 du 31 août 2006 relatif à la lutte contre les bruits de voisinage et modifiant le code de la santé publique. Compte tenu de ces constats et des émissions sonores mesurées, l’expert estime que les seuls principes de solution envisageables consisteraient à réglementer l’activité de la WaterZone et de la plage. L’expert ne préconise pas le déplacement des installations qui reporterait la nuisance sur un autre voisinage. »
Un grand projet pour un petit lac
Si les opposants au projet reconnaissent qu’aujourd’hui les nuisances concernent moins de dix habitations, ils soulignent aussi que la WaterZone ne représente « qu’un cinquième de l’activité future et n’est pas à sa place définitive ».
Au regard de l’augmentation de la fréquentation sur les trois étés précédents, ils estiment que le projet définitif impactera une centaine de maisons. « Si ce WaterJump, le plus grand de France, vient à se construire sur le petit lac de la Thésauque », tempèrent-ils.
« Nous espérons que la raison et le bon sens prendront le pas sur l’entêtement »
Précisant n’avoir jamais été contre le développement touristique du lac, « à condition que celui-ci soit respectueux de l’environnement ainsi que de la qualité et du cadre de vie des riverains », les opposants au WaterJump pensent que d’autres projets sont possibles et demandent aux décideurs de « prendre leurs responsabilités quant à la conformité des projets qu’ils soutiennent et mettent en place. » Avant de conclure :
Par ailleurs, une réunion s’est tenue le 27 mars 2019 entre les élus dont, M. Méric, les riverains et le porteur de projet. Cette réunion laisse penser que la raison et le bon sens puissent enfin prendre le pas sur l’entêtement… »
Affaire à suivre…
Une pétition en ligne
Pour rappel, le collectif Les Indiens de la Thésauque avait lancé une pétition en ligne sur le site change.org. Intitulée « Protégeons le lac de la Thésauque », cette dernière, adressée au président de Terres du Lauragais et au maire de Montgeard, comptabilise 3 011 signataires.