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Deux composteurs installés au pied des immeubles du quartier Saint-Michel à Argentan

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Frédéric Delacour, président de l'association Bio sur Orne, et Arnaud Potocki, chargé de mission au Sitcom, font la démonstration.

Frédéric Delacour, président de l’association Bio sur Orne, et Arnaud Potocki, chargé de mission au Sitcom, font la démonstration. (©Le Journal de l’Orne)

En s’avançant vers la Maison des associations Pierre-Curie, dans le quartier Saint-Michel à Argentan, les passants peuvent désormais apercevoir deux structures en bois.

Elles trônent sur l’herbe. Ces boîtes quelque peu atypiques de prime abord ne sont autres que des composteurs partagés, d’une contenance de 1 000 litres chacun.

L’association Bio sur Orne et le Syndicat Intercommunal de Tri et de Collecte des Ordures Ménagères (Sitcom) se sont associés pour faire naître ce projet.

Une initiative écologique pour réduire les déchets, ensemble.

Comment ça marche ?

Composter consiste à transformer ses déchets verts ou ses déchets alimentaires en terreau.

Pour y parvenir, la matière organique – qui est biodégradable – fermente pendant plusieurs mois à l’air libre, dans des bacs appropriés, jusqu’à obtenir du terreau.

Grâce à l’humidité et à l’apport d’air, la matière se dégrade plus rapidement.

On compte 3 à 4 mois pour remplir un composteur et au moins 6 mois pour la maturation », explique l’investigateur de ce projet, Frederic Delacour.

Le président de Bio sur Orne insiste sur la nécessité de « brasser » le compost au moins une fois par semaine. Les restes en décomposition ont besoin d’être remués régulièrement pour chasser les mauvaises odeurs et apporter de l’air pour favoriser la fermentation. « S’il n’y a pas d’air, ça pourrit ! », s’exclame Arnaud Potocki, responsable de la Prévention déchets au Sitcom de la Région d’Argentan. L’idéal, « c’est d’ajouter de la matière carbonée tels que des copeaux, sciures, bâtons », ajoute Frederic Delacour. Les cartons bruns, boîtes à œufs font aussi très bien l’affaire. Ensuite, on mélange avec un brasse compost ou autre jusqu’à l’obtention du terreau.

Lire aussi : Sauvegarde des abeilles : ouverture de la première miellerie participative à Rabodanges

Pourquoi est-ce bénéfique ?

Le but c’est de réduire les gaz à effet de serre. Les déchets classiques sont enfouis, ce qui engendre notamment du méthane », explique Frederic Delacour.

En compostant, on réduit les déchets, leur transport et, au final, l’enfouissement de ces derniers.

On ne les appelle plus déchets, mais ressources », dit-il. « Actuellement avec l’enfouissement de nos déchets aux Ventes-de-Bourse, le méthane est récupéré pour alimenter le réseau de ville d’Alençon », décrit Arnaud Potocki.

Un début, mais l’acte n’est pas suffisant car, comme le souligne le président de Bio sur Orne, des gaz à effet des serres sont tout de même rejetés.

C’est pourquoi le compostage est une bonne alternative pour recycler ces déchets alimentaires et domestiques.

Dans le composteur, les habitants peuvent déposer : leurs épluchures, le papier découpé en petit morceau, de l’essuie tout, des mouchoirs, du marc de café, des sachets de thé en papier ; tant que c’est en petits morceaux.

Par contre, il faut bannir le plastique, les déchets vert du type tonte de pelouse et branches.

Le terreau obtenu à l’issue du compostage permet de renourrir la terre.

Quand on achète du terreau en jardinerie, on apporte juste des vitamines car les branches ont été chauffées à haute température. Le compost apporte des bactéries, de la vie au sol ! Et ça, c’est important », conclue Arnaud Potocki.

Lire aussi : Envie d’un jardin potager sur Argentan ?

Chaque composteur a une contenance de 1000 litres.

Chaque composteur a une contenance de 1000 litres. (©Le Journal de l’Orne)

Le composteur partagé

C’est une pratique déjà démocratisée dans de nombreuses villes de France telles que Rouen ou Rennes. Loin d’être uniquement réservés aux propriétaires de maison avec jardin, les composteurs se veulent désormais partagés. Si Bio sur Orne a sauté le pas, c’est grâce au Sitcom et la ville d’Argentan : « À vrai dire, ça faisait longtemps que j’y pensais. On a un local, on a de l’herbe, on essaye ! L’emplacement nous est prêté par la ville, ainsi que les broyats végétaux. La location est gratuite, on ne paye que les charges. » Les composteurs, eux, ont été fournis par le Sitcom. Ce sont les seuls, publics, dans le Pays d’Argentan.

Une action qui n’est pas sans créer du lien entre les habitants.

Ces composteurs sont pour tout le monde », insiste Frederic Delacour.

Le côté éducatif est intéressant. J’espère que d’autres personnes sur le territoire d’Argentan se disent ‘Et pourquoi pas chez nous ?' », remarque le responsable du Sitcom.

Frederic Delacour est pour le moment responsable du site. Il se rendra une fois par semaine au moins pour brasser le compost et vérifier le bon déroulement des opérations, même s’il espère que les habitants vont être acteurs du compostage :

On va d’abord voir comment ça prend là avant d’envisager d’autres composteurs partagés dans la ville.

Un propos soutenu par le Sitcom :

Le passage à l’acte c’est toujours le plus difficile. C’est comme le tri, une fois que les gens le font : c’est à vie.

Les broyats accélèrent la décomposition de la matière végétale.

Les broyats accélèrent la décomposition de la matière végétale. (©Le Journal de l’Orne)

Pratique. Les composteurs partagés sont accessibles à la Maison des associations Pierre Curie à Argentan. Contact : biosurorne@gmail.com


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