Un blocage symbolique. Ce mardi 2 avril, à 8 h 35, heure d’ouverture des portes de l’école Maneyrol à Frossay, Peggy, mère d’élève, bloque la porte de la direction. Onze autres parents délégués interdisent l’accès aux onze salles de classe de l’école maternelle et primaire. Les enfants, dans l’incapacité d’entrer dans leur salle de cours, sont regroupé dans la cour. L’action sera courte. Elle durera symboliquement trente minutes. C’est la durée minimale nécessaire pour que la directrice prévienne l’inspection académique du blocage.
Pas très confiants
C’est le premier blocage que les parents opèrent dans l’école. Mais ils n’excluent pas un deuxième. Ils se réunissent contre la loi Blanquer, baptisée par le ministre de l’éducation nationale, « pour une école de la confiance ». Mais pour ces parents d’élèves, comme beaucoup d’autres dans le pays de Retz ayant décidé de manifester aux abords des écoles, la loi qui devrait être examinée mi-mai au Sénat en séance publique, ne les rend pas confiants. « Au contraire », commente Laure, une mère d’enfants en petite section et en CE1.
« L’Etat délaisse ses écoles »
Pour ces parents, cette loi « va détruire le lien social entre les parents et les enseignants ». Avec la réforme de la formation des enseignants, « il semblerait qu’il s’agisse de compenser la baisse des moyens et le manque de remplaçants », « les écoles primaires et collèges devant fusionner, les directions d’école vont sauter », expliquent-ils.
« L’école privée va tirer beaucoup d’avantages avec cette loi », ajoute Claudine, parent d’enfants en grande section et en CE2. « On se rend compte que l’État délaisses ses écoles, et il en est de même pour le secteur public de manière générale », poursuit la maman aide-soignante, confrontée à une réalité d’abandon similaire dans son milieu d’exercice.
Pétition et lettre aux sénateurs
Avant de quitter l’école, les parents ont fait circuler une pétition aux autres parents, venus accompagner leurs enfants et soutenir le mouvement. Une lettre des parents de l’école à l’attention des sénateurs de France sera envoyée en avril avant l’examen du texte de loi.
Des enseignants de l’école ont prévu de manifester jeudi 4 avril, jour de grève nationale dans les écoles, contre la loi Blanquer.