Le 17 février 2017, Léo (*) âgé de 19 ans, se rend à la gendarmerie de Bagnoles-de-l’Orne. Le lycéen dit être victime de chantage de la part d’un habitant de Lisieux (Calvados), rencontré quelque temps auparavant sur un site de petites annonces gay.
Une relation amoureuse qui avait tourné court quand le jeune majeur avait rencontré « en vrai » le mis en cause d’environ 1,60 m ne sachant ni lire ni écrire. Sur le site, il mettait la photo de son petit-neveu et annonçait à ses proies, parfois âgées d’une quinzaine d’années, avoir entre 25 et 35 ans.
Des attouchements sous la contrainte
Le lycéen explique d’abord que le quinquagénaire lexovien lui avait demandé une première fois 200 €, faute de quoi il dévoilerait les photos dénudées qu’il lui avait envoyées à sa demande. Il avait menacé de les transmettre à ses parents, à ses camarades de classe et même à un journal.
Le versement avait eu lieu sur le parking du Centre Leclerc. Puis peu après l’homme avait demandé la même somme, toujours à Lisieux.
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C’est ensuite à Livarot – où il avait fait subir des attouchements sexuels non consentis à sa victime – qu’il s’était fait remettre à nouveau deux fois 200 €.
Le lycéen a déboursé 2180 euros
Rendez-vous est ensuite fixé à Vimoutiers (Orne). Là, ses exigences sont revues à la baisse : cette fois-ci c’est 150 €, que le lycéen lui donnera à deux reprises.
Le prévenu lui avait également demandé d’envoyer de l’argent par courrier, toujours sous contrainte. En tout, le lycéen a déboursé 2180 €.
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C’est une nouvelle demande de 400 € sous la menace de mettre le feu à sa « bagnole » qui incitera le jeune à pousser la porte de la gendarmerie.
Incarcéré pendant 8 mois
Le lieu de rendez-vous étant fixé à Lisieux, ce sont les policiers de Lisieux qui ont interpellé l’individu au volant de sa voiture. Le quinquagénaire a fait immédiatement l’objet d’un mandat de dépôt.
Après avoir été incarcéré près de 8 mois, il a été placé sous contrôle judiciaire et jugé mardi 12 mars 2019.
« Consentant malgré les menaces »
« C’est vrai ce qu’il dit, sauf l’argent par la poste ». Le prévenu demande pardon au plaignant « consentant malgré les menaces ». « C’est une défense un peu pathétique… avec le respect que je dois au prévenu » lance l’avocate du jeune homme, après avoir rappelé qu’il a reçu 1 040 messages envoyés par le mis en cause entre le 11 janvier et le 28 février 2017.
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Le tribunal a condamné l’homme de 52 ans à 18 mois de prison. Il devra rembourser les sommes extorquées à sa victime pour un montant de 2 180 € et lui payer 4 000 € pour son préjudice moral et 700 € au titre de l’article 475-1 du code pénal.
Le tribunal a ordonné son inscription sur le fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles (FIJAIS).
(*) Prénom d’emprunt