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Chauffeur routier aux transports Roche à Gorron, Cédric Montécot raconte son métier

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Cédric Montécot, dans son camion.

Cédric Montécot, dans son camion.

Posters de femmes nues dans la cabine, travail difficile parce que long, répétitif, et aux horaires décousus, éloignement de la famille, véhicule peu confortable, salaire bas… Qu’en est-il en réalité ?

C’est faux. Il y a une vraie différence entre le métier de chauffeur routier, et ce que certains clichés véhiculent encore.

Un chauffeur routier parcourt en général 3 000 km par semaine, ce qui revient à 600 km par jour, la plupart sur autoroute. Il fait souvent entre 50 et 60 heures hebdomadaires, il y a beaucoup d’heures supplémentaires. Dans les faits, il est donc bien payé.

Le travail peut être répétitif si on choisit quelque chose de répétitif, mais souvent, on peut choisir la polyvalence. C’est ce que j’ai fait. Ainsi, on a de la variété. On ne fait pas les mêmes trajets. On peut aussi se mettre au défi, participer à des challenges, pour se donner un objectif, égayer le quotidien. Ça marche très bien. Et c’est important, car, dans ce métier, pour tenir, il faut avoir une certaine hygiène de vie, s’occuper de soi, sinon, on ne peut pas passer sa vie dans le camion, même si ceux d’aujourd’hui sont très confortables.

Que faites-vous, justement, pour quitter le camion ?

A chacun de trouver sa façon de procéder, mais, par exemple, moi, j’aime bien prendre mon petit-déjeuner dans un restaurant, un routier, ainsi que le repas du soir. Cela permet de couper, de voir autre chose que l’intérieur de sa cabine, de discuter avec des gens, de voir du pays et du monde. Nous avons la chance de parcourir la France entière, et certains davantage. Nous pouvons goûter plein de spécialités régionales, en plus, nous avons une somme d’environ 50 € par jour de frais pour pouvoir consommer sur place, il faut en profiter !

Votre famille ne vous manque pas ?

Il faut se choisir un rythme qui nous convient. Pour ma part, j’aime bien le semi national, et le grand national, mais pas au-delà. Plus on va loin, plus on s’éloigne du site du transporteur, ou de notre foyer. Du coup, on peut être deux semaines, voire trois semaines sans voir ses enfants, sa femme ou sa famille. Je préfère, pour ma part, m’en tenir, à une semaine.

A quoi ressemble la journée type d’un chauffeur routier ?

Tout dépend du chauffeur routier, et de la boîte qui l’emploie. Certaines entreprises demandent au chauffeur de conduire 15 h par jour. Aux Transports Roche, chacun s’organise comme il veut, mais moi j’aime bien diviser la journée en deux tranches, 300 km le matin, de 6 h à 12 h 30, et 300 km l’après-midi, de 13 h 30 à 19 h. Nous pouvons par exemple faire, en partant le lundi à 5 h, Gorron Le Havre, Bordeaux Brest Le Havre Le Mans, et retour à Gorron, le vendredi vers 17 h.

Que faut-il faire pour devenir chauffeur routier ?

Il faut passer un CAP/BEP. Cela peut être fait en six mois. Ensuite, il faut obtenir le permis poids lourd, qui est assez difficile. Il faut notamment savoir reculer avec ces véhicules, et cela peut être assez ardu.

Il existe une certaine fraternité entre routiers. L’ambiance dans les entreprises, c’est comme partout, ça dépend, mais elle est souvent bonne. J’exerce pour ma part ce métier, et tout ce qui va avec, avec passion, et je n’exclus pas la possibilité un jour de fonder ma propre entreprise.


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