Après Grenoble (Isère) et Brest (Finistère), Toulouse devrait avoir son téléphérique. Celui-ci pourrait être mis en service à la fin de l’année 2020 selon le calendrier de Tisséo. Objectif : relier l’université Paul-Sabatier à l’Oncopole par les airs, par un tracé de trois kilomètres. À partir du lundi 11 février 2019, l’enquête publique de ce projet débute.
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Un projet lancé au début des années 2010 et qui semblait à première vue relativement fou pour Toulouse. Avant lui, d’autres projets un peu fou ont émergé dans l’histoire récente de notre ville et tous n’ont pas vu le jour. Séquence souvenir…
1. Un tunnel autoroutier sous Pech-David
Si dans les prochaines années, les Toulousains vont vraisemblablement pouvoir franchir la colline de Pech-David par les airs, d’autres solutions ont été étudiées par le passé pour contourner Toulouse par le sud et par ces mêmes coteaux. L’un d’entre-eux, prévoyait par exemple de créer un tunnel sous la colline de Pech-David. Un projet titanesque qui n’a jamais vu le jour.
Il a aussi été envisagé de faire passer cette autoroute au beau milieu des coteaux, ce qui nécessitait de créer un nouveau pont sur la Garonne. Cette idée est elle aussi restée dans les cartons. Enfin pas tout à fait…
Cette idée de contournement Ouest et Sud de Toulouse s’est en effet concrétisée en partie avec la réalisation de la rocade Arc-en-Ciel. Une voie rapide qui s’arrête net sur un grand rond point et qui ne sera jamais prolongée en 2×2 voies vers l’A64 comme cela été prévu au départ.
L’idée actuelle étant de transformer le boulevard Eisenhower qui se situe dans le prolongement de la rocade Arc-en-Ciel en boulevard urbain.
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La rocade Arc-en-Ciel demeurera donc sans doute à jamais le seul maillon réalisé de ce projet un peu fou.
2. Le canal du Midi détourné en dehors de Toulouse
Créer des voies rapides pour désengorger Toulouse, c’était une obsession des années 60.
Outre la réalisation d’un tunnel, les autorités ont dans les années 60 envisagé ni plus ni moins que de dévier le canal du Midi en dehors de Toulouse, pour transformer son lit dans Toulouse en une voie rapide routière.
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Dès 1966, les techniciens travaillent sur une déviation du canal du Midi longue de 20 kilomètres et qui nécessite des dizaines de millions de francs de l’époque.
Une déviation doit suivre le cours de la rivière Hers jusqu’au pont de la route nationale 88 qui relie Toulouse à Albi, avant de rejoindre le canal latéral à la Garonne à quelques 300 mètres au nord de l’écluse de Lalande.
Des sondages sont effectués sur l’ensemble de la vallée de l’Hers au cours de l’année 1966 et poursuivis en 1967 pour évaluer les conséquences du chantier puis de la présence du canal du Midi sur les nappes d’eau souterraines de la vallée. Il faut aussi envisager de déplacer… l’Hers de 50 mètres sur une distance de plusieurs kilomètres, pour laisser une place au projet de périphérique que l’on connaît aujourd’hui.
Un chantier lourd qui nécessite beaucoup d’argent à la fois pour acquérir les terrains dans la vallée de l’Hers puis réaliser les travaux. Onze millions de francs sont alloués pour réaliser l’autoroute urbaine qui doit passer sur le lit du canal. Il en faut 49 supplémentaires pour réaliser la déviation du canal du Midi… L’argent ne viendra jamais.
Des voix s’élèvent contre le projet. Celles venant de la direction des canaux, qui refuse de couper la navigation dans Toulouse et estime les sommes levées pour réaliser la déviation du canal du Midi totalement disproportionnées au regard d’un trafic commercial en baisse constante sur l’œuvre de Riquet.
Et celles des pionniers de l’écologie qui s’indignent du bétonnage en règle du canal dans le centre-ville de Toulouse. Le projet d’autoroute urbaine, via le lit du canal, est alors abandonné comme la déviation du canal du Midi à l’est de Toulouse.
Reportage télévisé en date de 1975, faisant état des projets routiers en plein cœur de Toulouse :
3. Un quartier du Mirail deux fois plus dense
Le quartier du Mirail accueille actuellement environ 50 000 habitants si l’on prend en compte le périmètre du Grand Mirail. Un grand ensemble dont les maires successifs ont bien du mal à fixer un cap urbain et social au fil des rénovations d’immeubles continuelles. Mais leur tâche aurait pu être bien plus grande si le projet était allé à son terme tel qu’il était prévu.
En effet, si le projet porté au départ part Louis Bazerque, le maire de Toulouse était allé à son terme, ce n’est pas un quartier de 50 000, mais peut-être de 100 000 habitants que Toulouse aurait eu la mission de faire muter aujourd’hui.
Après une dizaine d’années de travaux, le projet de Grand Mirail a en effet été arrêté dans sa philosophie originelle. Fini les grands immeubles tripodes, place à un habitat moins dense ont tranché les aménageurs.
De fait, seule la première tranche du projet, celle réalisée dans les années 60, correspond au schéma défini par l’architecte Candilis. Et le Mirail est deux fois moins dense qu’il n’aurait dû l’être.
4. Un SkyTran dans les rues de Toulouse
Un SkyTran, soit des petites cabines transportant deux à quatre passagers, suspendues à un rail à quelques mètres du sol et avançant jusqu’à 100 km/h grâce à un champ électromagnétique en plein cœur de Toulouse. C’était l’une des propositions du projet de transports porté pour Toulouse par Jean-Pierre Plancade, candidat sans étiquette aux Municipales en 2014.
Un transport en commun révolutionnaire, presque de science-fiction, qui permettait de commander son véhicule à l’avance sur Internet, puis de se rendre dans une station pour monter à bord et « indiquer la destination désirée », expliquait à l’époque Jerry Sanders, le PDG de SkyTran. Jean-Pierre Plancade, qui privilégiait ce moyen de transport au métro pour désengorger le périphérique, soulignait :
Nous envisageons de capter avec SkyTran 20% de ce trafic, soit 100 000 véhicules.
Résultat des courses : Jean-Pierre Plancade a capté 2,12% des électeurs, et le SkyTran, en 2018, n’a encore été jamais installé dans aucune ville du monde…
À Toulouse, Hyperloop TT a depuis relevé le gant de produire un transport du futur sur nos terres. C’est le projet Hyperloop développé à Francazal… qui espère bien aller plus loin que le SkyTran.
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