Dimanche 20 janvier 2019, Toulouse se réveille une nouvelle fois avec la gueule de bois au sortir de l‘acte X de la mobilisation des Gilets jaunes. La veille, le même scénario s’est déroulé sous les yeux des Toulousains : une manifestation sans incident une partie de l’après-midi, avant les débordements et les affrontements entre les casseurs et les forces de l’ordre.
10 000 manifestants, un record
10 000 manifestants ont défilé dans la ville. Un record de mobilisation, faisant de Toulouse l’épicentre de la colère. Des incidents qui, pour rappel, ont entraîné 60 interpellations, 46 gardes à vue et concerné « 500 casseurs », selon la préfecture de Haute-Garonne.
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Toulouse, pivot de la colère, des casseurs… et des images fortes. Deux principalement : le Capitole souillé de peinture jaune et noire et plusieurs agences bancaires qui ont vu leur vitres brisées, leurs papiers jetés à même le sol de la rue Alsace-Lorraine et de nombreux distributeurs automatiques mis hors service.
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« C’est une attaque terroriste »
Pour Jean-Jacques Bolzan, adjoint en charge du commerce à la mairie de Toulouse, le scénario de l’acte X est la goutte qui fait déborder le vase. Dimanche 20 janvier 2019, il a posté sa colère sur son compte Facebook. Une colère… à froid, réfléchie. Mais avec des mots forts. Dans une figure de style désormais bien ancrée dans le langage politique, l’anaphore, il compare les débordements de la manifestation toulousaine à « un attentat » et écrit :
Ce que nous avons vu hier après-midi au centre-ville de Toulouse est un attentat. Un attentat contre la liberté de vendre et d’acheter, de déambuler tranquillement sur l’espace public, de retrouver des amis en ville pour discuter avec eux. Un attentat contre les seniors, pétrifiés de peur. Un attentat contre les enfants et les familles, sommés de fuir la ville. Un attentat contre les clients de tous commerces, priés d’aller acheter ailleurs. Un attentat contre ceux qui se lèvent tôt, se couchent tard, souvent travaillent la nuit. Un attentat contre le travail. Un attentat contre nos valeurs de société.
Contacté par Actu Toulouse, Jean-Jacques Bolzan maintient ses propos… et va même plus loin. « Je n’ai jamais vu une telle violence à Toulouse. C’est une attaque terroriste », dit-il.
« Vous vous êtes laissés infiltrer »
L’élu précise pointer du doigt les casseurs, et en aucun cas les Gilets jaunes. Mais il appelle ces derniers à la responsabilité. « J’appelle les Gilets jaunes à rejoindre la démocratie à travers le Grand Débat National ou en se rapprochant de leurs députés. Je ne juge pas le fond de leur action. Mais s’il n’y avait pas de telles manifestations dans le centre-ville, il n’y aurait pas de casseurs. Il faut rétablir l’ordre pour que les gens reviennent à Toulouse ».
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Sur Facebook, Jean-Jacques Bolzan leur lance un message direct :
Vous vous êtes laissés infiltrer et désavouer. Prenez vos responsabilités si vous voulez éviter les amalgames qui vous lieront bientôt irréversiblement avec les casseurs.
L’élu toulousain est inquiet pour l’état des commerces. « On parle beaucoup du samedi, mais on constate aussi, par ricochet, une baisse de fréquentation la semaine. Les samedis que l’on a vécu ces dernières semaines, ça peut durer. Au moins jusqu’aux européennes (qui auront lieu fin mai 2019, ndlr) ».
Les mesures pour le commerce votées le 8 février
Ces derniers jours, la mairie de Toulouse a annoncé une série de mesures pour soutenir les commerces éprouvés par les différentes « actes », comme une exonération de taxes, des opérations de parking gratuit pour les clients et des plans de communication. Des mesures qui feront l’objet d’un Conseil municipal exceptionnel, vendredi 8 février 2019.
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