Voilà des années qu’on entend le même discours : Caen est un tremplin rêvé pour les équipes en difficulté. Affronter le Stade Malherbe serait la meilleure manière de renouer avec la victoire quand on peine à gagner ses matchs. Même Frédéric Guilbert le pense. « Je sais que vous allez me dire – parce que je connais vos questions – que Caen est une équipe qui relance les autres, a lancé Fred Guilbert vendredi en conférence de presse. Les faits sont là. Caen a relancé beaucoup d’équipes. »
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Le latéral droit pense sûrement à Monaco et à sa victoire 0-1 au stade d’Ornano après une terrible série de seize matchs sans succès. C’était le 24 novembre 2018, et la contre-performance caennaise a forcément marqué les mémoires. Mais est-ce bien vrai que Caen passe son temps à relancer les adversaires en détresse, comme le sera Marseille dimanche au stade d’Ornano ?
Paris et Lille n’avaient pas besoin d’être relancés
Caen a concédé huit défaites cette saison. Il n’y avait évidemment nul besoin de relancer le PSG lors de la première journée (3-0)… C’était déjà un peu plus le cas à Saint-Etienne (cinquième journée, défaite 2-1), qui pointait alors juste derrière Caen après trois nuls et une lourde défaite 4-0 à Paris.
Au match aller contre Marseille (neuvième journée, défaite 2-0), les Provençaux venaient d’alterner victoires et défaites mais sortaient d’un lourd revers 3-0 à Lille. Ces mêmes Lillois qui n’avaient pas besoin d’être relancés quand ils ont conforté leur deuxième place en battant Caen 1-0 (onzième journée).
Rennes en a profité, pas Monaco
La première défaite à domicile, concédée contre Rennes à l’occasion de la douzième journée, répond un peu plus à ce besoin de relance. Les Bretons étaient alors quatorzièmes après une défaite à domicile contre Reims. Depuis, tout va mieux pour eux. Le revers suivant devant Monaco, on l’a vu, est l’illustration parfaite de l’équipe en faillite qui vient se refaire la cerise dans le Calvados. Même si ce fut toujours dur derrière.
En revanche, Nîmes était dans une excellente dynamique avant de se rendre à Caen et d’y profiter de la profonde faiblesse des Rouges et Bleus en ce 5 décembre 2018 (1-2). Ensuite, les Crocos ont perdu quatre matchs de suite. Comme quoi, battre Caen peut faire l’effet inverse d’une relance ! Pourtant, ils avaient sacrément bien joué ce soir-là…
Enfin, la huitième et dernière défaite de Caen jusqu’à présent cette saison le fut contre Lille (1-3). En championnat, les Nordistes avaient perdu leur précédent match, même s’ils étaient toujours deuxièmes…
Cinq défaites contre des équipes battues lors du match précédent
Même si le constat est réducteur, parce qu’une dynamique ne se limite pas à un match, Caen a perdu cinq fois sur huit cette saison contre un adversaire qui sortait lui-même d’une défaite. Cela suffit-il à en faire la victime favorite des équipes en difficulté ? Pas sûr, même si le souvenir des saisons précédentes ne plaide pas forcément en sa faveur. Fabien Mercadal, dont le regard sur la question est neuf, a un avis assez tranché.
Il faut arrêter de penser qu’on relance plus les équipes en difficulté qu’ailleurs. Pour moi, ça n’a aucun sens ! À force de le dire, on se convainc de ça. Donc on n’en a pas parlé.
Il est évident que Caen n’a aucun intérêt à partir avec un désavantage psychologique contre une équipe qui reste sur neuf matchs sans victoire. Pourtant, beaucoup de ses supporters redoutent avant tout le réveil de Marseille au stade d’Ornano. D’ailleurs, cela fait plus de vingt ans que le SMC n’a pas battu l’OM dans son antre…