Port-en-Bessin est en deuil après avoir appris le décès d’Harry Prescott survenu le 27 décembre dernier à l’âge de 96 ans. Ce vétéran participait tous les ans à l’anniversaire de la libération de Port-en-Bessin par le 47e Royal Marine Commando, le 7 juin 1944.
Cette unité d’élite de 420 hommes avait débarqué à l’aube du 6 juin sur la plage d’Asnelles. Elle s’infiltrait immédiatement derrière les lignes allemandes pour une mission prioritaire et ultra-secrète, libérer Port-en-Bessin au plus vite pour en faire le premier port pétrolier du débarquement.
Harry Prescott faisait partie des hommes qui n’atteignirent pas la plage, sa péniche ayant sauté sur une mine. Recueilli, il rejoint le 47e RM 4 jours plus tard et participe à tous ses combats, renfort des paras anglais tenant les rives de l’Orne ou libération de Fécamp.
Vétéran sans papiers
Les parents d’Harry sont nés à Londres et Manchester. En 1922, année de sa naissance, ils viennent s’installer au Canada. Ils reviennent 3 ans plus tard pour Sunderland, nord-est de l’Angleterre. Harry Prescott travaille dans la construction navale. Bien que ce métier l’exempte de l’obligation de service, il s’engage comme volontaire à la déclaration de guerre et rejoint les commandos.
Des années après sa libération, il s’aperçoit avec surprise qu’il n’est pas considéré comme Anglais, mais comme Canadien. « Je n’ai rien contre le Canada, mais l’Angleterre est mon pays où j’ai toujours vécu ». Il lui faudra plusieurs décennies pour obtenir le passeport britannique en 2014, année du 70e anniversaire du Débarquement.
Les habitants de Port-en-Bessin se souviendront de l’affabilité d’Harry et même, à plus de 90 ans, de ses talents de danseur.