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Drones à l'aéroport de Gatwick à Londres : un homme et une femme arrêtés

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Un avion de British Airway atterrit l’aéroport de Gatwick à Londres, le 21 décembre 2018. (©AFP/Ben STANSALL)

Un homme et une femme ont été arrêtés vendredi soir dans le cadre de l’enquête sur de mystérieux drones qui ont fortement perturbé depuis mercredi le trafic à l’aéroport londonien de Gatwick et affecté 140 000 voyageurs peu avant Noël, plaçant l’exécutif sous le feu des critiques.

La situation était revenue quasiment à la normale samedi dans le deuxième aéroport du Royaume-Uni après celui d’Heathrow, selon un porte-parole.

« Dans le cadre des investigations sur l’usage criminel de drones qui ont sérieusement perturbé des vols au décollage et à l’atterrissage à l’aéroport de Gatwick, la police du Sussex a procédé à deux arrestations à 22h (locales et GMT) le 21 décembre », a déclaré dans la nuit de vendredi à samedi un responsable de la police, James Collis.

« Détecter et atténuer d’autres incursions »

« Notre enquête se poursuit », a-t-il ajouté dans un communiqué, précisant que la police continuait sur place de renforcer sa capacité à « détecter et atténuer d’autres incursions de drones, en déployant une séries de tactiques ».

Samedi, 757 vols étaient prévus transportant 124 484 passagers, selon le porte-parole de l’aéroport, qui a toutefois prévenu que des retards et annulations étaient toujours possibles, consécutifs aux perturbations des jours précédents, et conseillé aux voyageurs de vérifier le statut de leur vol auprès des compagnies aériennes.

Les aéroports les plus fréquentés du monde.

Les aéroports les plus fréquentés du monde. (©AFP/Gillian HANDYSIDE)

Selon cette source, un millier de vols ont été annulés ou détournés, affectant 140 000 voyageurs depuis mercredi soir, quand l’aéroport avait été contraint à l’arrêt durant près de 36 heures en raison du survol de drones jouant au chat et à la souris avec la police.

Il s’agit d’un incident « sans précédent » d’après le gouvernement, critiqué pour ne pas avoir suffisamment pris le problème des drones à bras le corps.

« Manque de considération »

Plusieurs heures après la réouverture de l’unique piste vendredi matin, l’aéroport avait été contraint de suspendre une nouvelle fois ses vols brièvement après un nouveau signalement d’un drone, mais il avait pu rouvrir grâce aux « mesures militaires mises en place » permettant d’assurer la sécurité du site, selon l’aéroport.

L’armée a notamment mis à disposition des technologies de pointe pour traquer les engins tandis que la police du Sussex, comté du sud de Londres où se trouve l’aéroport, a indiqué que la présence des forces de l’ordre a « considérablement augmenté » sur place.

La police a qualifié l’incident d’« acte délibéré » mais considère qu’il n’est pas lié au terrorisme. Une des pistes envisagées est que des militants écologistes puissent en être à l’origine.

Le directeur général de l’aéroport, Stewart Wingate, a également dénoncé une « activité très ciblée qui visait à fermer l’aéroport et à causer le maximum de perturbations juste avant Noël ».

Face au chaos à Gatwick, le gouvernement s’est vu reprocher de ne pas en avoir fait assez pour protéger les aéroports.

Le quotidien The Times affirmait samedi sans citer de sources que le ministre des Transports, Chris Grayling, avait mis en veilleuse une nouvelle législation prévue cette année visant à mieux encadrer l’usage des drones près des aéroports, malgré de multiples avertissements sur les risques posés par ces engins.

« En 2017, on nous avait promis une nouvelle législation », a déploré Andy McDonald, ministre des Transports au sein du cabinet fantôme du Parti travailliste d’opposition, sur BBC Radio 4 évoquant notamment un système d’enregistrement des drones. Il a déploré « un manque de considération » de la part de l’exécutif.

Vendredi, le ministre des Transports, M. Grayling, avait déclaré qu’il faudrait « apprendre très rapidement ce qui s’est passé » pour pouvoir en « tirer les leçons ».

Des avions bloqués sur le tarmac à Gatwick, le 20 décembre 2018.

Des avions bloqués sur le tarmac à Gatwick, le 20 décembre 2018. (©AFP/Glyn KIRK)

Jusqu’à cinq ans de prison

Dans le Telegraph, la secrétaire d’Etat chargée des Transports, Elizabeth Sugg, a promis vendredi de « nouvelles mesures qui aideront à lutter contre d’autres usages malveillants des drones ».

« Nous travaillons avec les fabricants de drones à des solutions techniques comme le géo-repérage », a-t-elle ajouté, précisant que cette technique permettrait, grâce aux données des engins, de les empêcher de voler au-dessus de certaines zones comme les aéroports et les prisons.

La législation actuelle, déjà renforcée cette année, interdit leur utilisation à moins d’un kilomètre d’un aéroport et à une altitude supérieure à 400 pieds (122 mètres). Les coupables risquent jusqu’à cinq ans d’emprisonnement pour atteinte à la sécurité d’un aéronef.

Avec des avions cloués au sol, les voyageurs ont dû prendre leur mal en patience, dormant parfois à même le sol dans l’aéroport. Gatwick dessert plus de 228 destinations dans 74 pays et quelque 45 millions de passagers y transitent chaque année.

Source : © 2018 AFP


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