Au total, au fil des années, l’événement a rassemblé près de 14 000 marcheurs et permis de récolter plus de 200 000 euros au profit de la recherche médicale. (©Les marches de l’espoir de Saint-Germain-en-Laye)
Le samedi 8 décembre, vous ne les avez pas vus sur le bord des routes avec leurs gilets jaunes sur le dos pour sécuriser le parcours de La Marche de l’espoir.
Et si la centaine de bénévoles habituellement mobilisés n’était pas présente, c’est que la manifestation n’a pas eu lieu, du fait de la dissolution de l’association Les marches de l’espoir de Saint-Germain-en-Laye (Yvelines).
Plus de 200 000 euros récoltés en 16 ans
Depuis 16 ans, cette randonnée pédestre proposant deux parcours de 13 et 30 kilomètres était pourtant l’animation phare du Téléthon à Saint-Germain-en-Laye.
Au total, au fil des années, l’événement a rassemblé près de 14 000 marcheurs et permis de récolter plus de 200 000 euros au profit de la recherche médicale.
Comment une association qui a encore réuni près de 1700 personnes pour rallier le parc de Saint-Cloud à Saint-Germain-en-Laye en 2017, a-t-elle dû jeter l’éponge.
Nous arrivions encore à trouver des bénévoles pour le jour de la marche mais ce qui était plus problématique, c’était de trouver les personnes qui soient à même d’assurer la charge de travail demandée par l’organisation de l’événement, indique Bernard Herber, le dernier secrétaire de l’association. Nous commencions près d’une année en avance pour les autorisations administratives, la définition du parcours, etc… Au fil des ans, le travail administratif s’est avéré de plus en plus lourd. C’est de l’énergie. Ça va quand on est en nombre suffisant mais quand ce n’est pas le cas, c’est beaucoup plus difficile. Et nous n’arrivions plus à trouver de nouveaux bénévoles pour organiser les marches. »
Une professionnalisation de plus en plus importante
Pour Laurence Mine, la dernière présidente, le monde associatif n’est pas toujours bien préparé à la multiplication des compétences aujourd’hui demandées.
Il y a des bénévoles qui sont prêts à donner du temps, mais qui ne mesurent pas l’ampleur des compétences professionnelles demandées quand on touche à l’organisation. Quand on réunit 1700 personnes, cela devient très compliqué. Il y a une professionnalisation que l’on ne mesure pas toujours. Le monde association va devoir évoluer rapidement. »
Pour Roger Gicquel, l’un des fondateurs de cette manifestation, la dissolution de l’association est un crève-cœur.
Cela me fait de la peine car c’est une marche qui fonctionnait très bien et qui était organisée par une équipe très compétente. C’est vraiment dommage qu’ils n’aient trouvé personne pour prendre le relais au niveau de l’organisation. Je ne comprends pas que l’on en soit arrivé là. »
L’amicale des donneurs de sang a aussi mis la clef sous la porte
Ce bénévole de toujours est d’autant plus attristé que le monde associatif saint-germanois a récemment perdu une autre association emblématique : l’Amicale des donneurs de sang bénévoles de Saint-Germain-en-Laye et environs (Voir ci-dessous).
Pas d’inquiétude « outre mesure » pour le Mas
Interrogée, Violaine Boisserie, la directrice de la Maison des associations saint-germanoises (Mas), constate bien cette diminution « constante depuis des années » du nombre de bénévoles.
Nous en avons de moins en moins. Les hommes et les femmes travaillent et quand ils sont à la retraite, ils ont des petits-enfants et parfois des vieux parents. Certains autres veulent profiter de cette retraite pour voyager, etc… d’autres ne veulent pas prendre de responsabilité. »
Mais, malgré ce constant, Violaine Boisserie, considère qu’il n’y aurait pas à « s’inquiéter outre mesure pour Saint-Germain-en-Laye ».
L’amicale des donneurs de sang a aussi jeté l’éponge
Si le camion de l’Établissement français du sang se rend toujours sur la commune, les bénévoles de l’Amicale des donneurs de sang bénévoles de Saint-Germain-en-Laye (Yvelines) et environs ne sont plus là pour installer le barnum et aller au-devant des passants. Un manque de bonne volonté aura eu raison de la motivation pour reprendre le flambeau des mains des membres vieillissants.
« Nous avons fait des demandes, mais nous n’avons jamais eu de salle pas trop loin du lieu où s’installe le camion, donc à chaque fois, il fallait que nous allions jusqu’à l’hôpital chercher le barnum, les chaises, etc…, explique Germaine Germain, la dernière présidente. Au début j’avais du monde pour m’aider, puis au fur et à mesure l’équipe a vieilli et était fatiguée et moi aussi il m’était devenu difficile de transporter tout le matériel seule. C’est vraiment dommage qu’il n’y ait eu personne pour prendre le relais, mais je n’en veux à personne. C’est la société qui comme ça. »