À Camille-Claudel, la mobilisation ne faiblit pas. Vendredi 14 décembre, les lycéens de Vauréal (Val-d’Oise) ont, à nouveau, organisé le blocus de leur établissement. Sur un mode inchangé : pacifiquement.
On est là depuis 7 heures du matin, on a seulement laissé passer les Bts, on a empêché l’accès aux autres élèves, il n’y a pas cours », explique Théa, représentante des élèves, en terminale L.
C’est le discours de Macron qui nous a poussés à poursuivre le mouvement. À aucun moment, il n’a parlé des lycéens. Ça nous a chauffés », poursuit la lycéenne.
Cartes et musique
Également dans le collimateur des élèves : Parcoursup qui crée « une discrimination entre lycées parisiens et lycéens de banlieue ». Sans oublier la réforme du bac et des voies professionnelles.
« On est le seul lycée à tenir sur la longueur et toujours sans violence », dit encore Théa. « En jouant aux cartes et en musique », s’amuse Baptiste, élève en terminale Stmg. Un mode d’action qui n’empêche pas la détermination. La preuve : les lycéens, qui ont reçu ce vendredi 14 décembre la visite de Sabine Rubin, députée France insoumise de Seine-Saint-Denis et d’Aurélien Taché, député Lrem du secteur, n’ont pas l’intention d’en rester là.
On va organiser une réunion avec les parents d’élèves, les profs et les élèves pour expliquer nos revendications. On envisage aussi de manifester devant l’inspection d’académie à Osny. On veut élargir le mouvement au-delà du lycée.»
Pour la première fois, certains professeurs du lycée Camille-Claudel étaient solidaires du mouvement.
On est entre 40 et 50 à essayer de les soutenir, confie Bruno Le Cunff, prof de maths. Moi, je les soutiens à la fois en tant que prof et parent d’élève d’une fille qui va entrer en seconde l’an prochain. La réforme Blanquer (ministre de l’Éducation nationale : Ndlr) a été dictée par Bercy, elle va favoriser les inégalités et créer un enseignement à deux vitesses, ça fera la part belle aux lycées privés et aux cours particuliers. Un gamin brillant s’en sortira. Notre inquiétude, c’est pour l’élève lambda, on ne pourra plus l’aider. Or, c’est le rôle de l’école de la République. Il n’y aura plus d’ascenseur social. »