« C’est un peu la fête d’anniversaire d’un gars lassé de ses relations », lance Patrick Verschueren, metteur en scène, en parlant de son spectacle. L’homme est las de ses relations avec les autres, et notamment de celle avec sa femme. « Ils vont partir dans un voyage en Amérique du Sud, se redécouvrir en inversant les rôles. « Guide-moi », dit-il. »
Tout commence par une déception. « Pendant le repas, on lui offre un cadeau d’anniversaire », commence le réalisateur. Déçu, « il veut mettre tout le monde dehors ». Avec leur voyage, changement d’ambiance, c’est le tango qui vient sur le devant de la scène, « avec une chanteuse et un pianiste qui vont créer l’atmosphère d’un cabaret argentin. »
Ce voyage initiatique doit leur permettre de se redécouvrir. « C’est l’usure du couple qui se renouvelle à travers le jeu », avance le metteur en scène.
La salle où les convives se sauront installés deviendra alors « un espace de jeu », qui sera emporté d’un bout à l’autre de l’intrigue jusqu’au bal de tango qui conclura la soirée.
Une sortie de résidence en première partie
Ni effusion de sang, ni démembrement pour cette pièce pourtant intitulée Carnage. Hélène Beutin et Clément Goethals expliquent que Carnage est à comprendre comme « la rage, de la nécessité de créer à la volonté de détruire », explique Clément Goethals.
Les deux artistes expliquent être notamment influencés par un film, Dix-sept ans, mettant en scène un adolescent, tournant frénétiquement en rond avec un véhicule, et qui dit faire carnage avec sa vie. Mais aussi par un fait divers, celui d’un jeune en Belgique, Jordy Brouillard, mort de faim et de soif dans la tente d’un camping de Gand. Mais pas question de faire le récit de la misère du monde. « On n’a pas voulu faire un documentaire ou un biopic », annonce Hélène Beutin. « On s’est demandé comment le fictionnaliser. »
Le travail artistique n’en est encore qu’à son début. Lors d’une première résidence, en Bourgogne, les artistes se sont concentrés sur « des mouvements du corps qui ont libéré la rage. Un exutoire qui la soulage et l’alimente », explique Hélène Beutin.
Vendredi 21 décembre, à La Factorie – Maison de poésie / Normandie. 19 h : sortie de résidence de Carnage par la compagnie Le Fact. 20 h 30 et dîner-spectacle Tango tangage à 20 h 30, suivi d’un bal. Dîner et spectacle 20 € (tarif plein) ou 17 € (tarif réduit).
Cyrille Crespy