
Guy Lefrand, maire d’Évreux et président de la fédération Les Républicains de l’Eure avait rencontré des gilets jaunes, mardi 27 novembre 2018. (©Archives Eure-Infos/La Dépêche)
Auditionné au commissariat de Police d’Évreux le 30 novembre 2018. Dans le cadre d’une enquête « de flagrance pour des faits de complicité par instigation d’organisation d’une manifestation non autorisée » Guy Lefrand a fait l’objet d’un rappel à la loi prononcé par Madame Le Procureur de la République du Tribunal de Grande Instance d’Évreux.
Un rappel à la loi que le maire d’Évreux a d’emblée contesté en évoquant des pressions politiques et un dossier sans fondement. « Ce dossier est totalement vide, cette décision ne sert qu’à sauver la face », déclarait-il le 12 décembre dernier. « On me reproche d’avoir parlé aux gilets jaunes et 8 jours après, c’est le président qui appelle les maires à parler avec les gilets jaunes », s’étonne encore le maire d’Évreux.
Une semaine après avoir évoqué les conseils d’un « avocat pénaliste parisien bien connu », Richard Malka vient de prendre la main en adressant un courrier recommandé à Dominique Puechmaille, Procureure de la République du tribunal de grande instance d’Évreux.

Guy Lefrand est « disposé à comparaître devant une juridiction, en audience publique, pour qu’il soit statué sur cette infraction « totalement infondée ». (©DR)
Avocat spécialiste du droit de la presse, le ténor du barreau de Paris s’était illustré dans le procès des caricatures de Mahomet en prenant la défense de Charlie Hebdo au nom du droit au blasphème.
Avocat conseil du maire d’Évreux, Richard Malka indique que Guy Lefrand « conteste absolument avoir commis la moindre infraction » dans ce dossier. Le maire n’aurait fait, selon lui « qu’exercer une liberté fondamentale, en l’occurrence la liberté d’expression, qui plus est en sa qualité d’élu impliqué dans la vie de sa cité ».
Le maire d’Évreux réclame une audience publique.
Loin d’en rester à une « contestation ferme et formelle » du rappel à la loi dont il a fait l’objet, Guy Lefrand va plus loin. Par la voix de son avocat, il ajoute qu’il serait « disposé à comparaître devant une juridiction, en audience publique, pour qu’il soit statué sur cette infraction « totalement infondée ».