Les jeunes s’étaient postés à l’entrée du lycée mais sans en interdire l’accès. (©La Dépêche de Verneuil-sur-Avre.)
Le lycée Porte de Normandie de Verneuil-sur-Avre a été touché à son tour par la grogne comme dans de nombreux autres établissements de l’hexagone. Un mouvement qui s’est déclenché, lundi 10 décembre au matin et qui duré toute la journée, sans aucun débordement.
Dès 8 heures, ils étaient une bonne soixantaine à se rassembler à l’extérieur près du portail principal, après avoir accroché ici ou là quelques slogans comme « Lycéens pas gamins », « Nous disons tout haut ce que vous pensez tout bas » ou encore « Classes surchargées, ça devient lourd à supporter »…
Le mouvement a été initié par quelques terminales L qui ont passé une partie de leur week-end à envoyer des mails pour prévenir les lycéens de leur action. Sans oublier non plus d’alerter la direction, comme pour toute manifestation.
Contrairement à d’autres lycées, les jeunes « grévistes » vernoliens ne bloquaient absolument pas l’accès à l’établissement mais cherchaient simplement à se faire voir et entendre. « Nous avons d’ailleurs reçu la visite des gendarmes qui nous ont dit que si tout se passait bien, nous n’aurions pas de problèmes avec eux. Nous leur avons répondu que nous étions un mouvement pacifique », expliquait en milieu de matinée, une lycéenne de terminale.
Reçus par la direction
Très vite, une délégation de quelques élèves a été reçue par Mme la proviseure et son entourage, un entretien qui a duré plus de deux heures.
Pendant ce temps, un groupe développait ses critiques devant l’entrée : « Parcoursup renforce les inégalités car, par exemple, les S sont toujours privilégiés, ce qui ferme des portes aux autres filières ».
La réforme du bac est aussi dans le collimateur des jeunes : « il n’y aura plus toutes les options dans les lycées et il faudra se déplacer dans d’autres établissements pour en suivre certaines », craint une jeune femme.
Localement, les jeunes estiment que les classes, notamment en seconde – il y en a neuf – sont surchargées. « De même, les emplois du temps sont mal faits, avec des trous importants imposant de venir le samedi matin pour certaines classes de 1res et terminales ».
Un autre jeune estime « qu’il n’y a pas assez de moyens dans les ateliers du lycée professionnel ».
Une autre encore considère que la communication entre la direction et les jeunes est insuffisante, « on nous prend pour des gosses ! »…
Les jeunes avaient préparé des banderoles. (©La Dépêche de Verneuil-sur-Avre)
Entrevue utile
Au terme de la réunion avec les jeunes, Marie Pruvot, proviseure, déclarait que « ça leur avait plu de pouvoir s’exprimer un bon moment ».
La nouvelle patronne du lycée a aussi pu les rassurer sur un certain nombre de points. « Sur parcoursup, je leur ai indiqué que tous les élèves du lycée de Verneuil de l’an passé avaient eu une affectation, à part deux qui ont préféré redoubler ou faire autre chose ».
Pour les options, « je leur ai expliqué que nous avions eu confirmation du Rectorat que tous nos enseignements spécialisés seront maintenus l’an prochain du fait d’être éloignés d’autres lycées ».
En matière d’amélioration de la communication, Marie Pruvot leur a confirmé qu’un journal des lycéens allait démarrer prochainement, journal qui sera hébergé sur le site de l’établissement.
Mardi matin, alors qu’il y avait un mot d’ordre de grève national dans les lycées, les jeunes du rassemblement de la veille à Verneuil étaient tous en cours.