Dans son livre, De flic à médium-Mon quotidien avec les esprits, elle raconte son histoire et comment elle a apprivoisé son don. Entretien.
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Une expérience d’écriture automatique
76actu : À l’âge de cinq ans, vous avez vécu une expérience de clairvoyance. Vous n’avez pas été effrayée ?
Virginie Lefebvre : Une nuit, je me suis retrouvée au pied de mon lit, bloquée. Or, ma mère ne collait jamais le lit au mur. Je me suis réveillée : j’avais plein de présences lumineuses autour de moi. L’irruption de ma mère dans ma chambre a stoppé mes visions. Elle a cru que j’avais fait un cauchemar. Je me souviens que, pour moi, c’était étrange de voir toutes ces âmes. À 13 ans, une jeune entité, Caroline, m’a contactée : ma main écrivait toute seule. Une telle expérience d’écriture automatique peut être flippante pour une ado, mais je n’ai pas ressenti de peur. Ces étapes sont hyper marquantes. Je m’en souviens encore aujourd’hui.
Comment votre famille a-t-elle accueilli votre don ?
Mon père était branché médiumnité et il était éclairé par sa belle-sœur qui travaillait le magnétisme. Quand je lui ai fait le récit de mon expérience, il ne m’a pas pris pour une folle.
Dans votre livre, vous incitez à la prudence et à ne pas s’amuser avec les esprits. Vous évoquez notamment des séances de spiritisme qui ont mal tourné.
Les gens mélangent spiritisme, voyance, médiumnité et ignorent la puissance de leurs actions. Quand j’étais jeune, j’ai participé à plusieurs séances de spiritisme : on m’invitait pour mon don. Mais nous avons contacté des esprits du bas astral et cela a eu des incidences négatives dans ma vie, dans celle de mon frère. J’ai vécu une véritable descente aux enfers. Je mets en garde les jeunes qui, en recherche d’adrénaline, s’amusent avec le spiritisme. Or, on peut attirer des âmes errantes et c’est dangereux.
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Flic et médium
Après une période difficile, vous avez choisi d’intégrer la police municipale. Comment avez-vous géré ce don tout au long de votre carrière ?
Jamais je n’ai voulu me servir de mon don dans la police. Je mettais mon uniforme, je me déguisais, quand j’allais travailler. Seuls mes collègues proches étaient au courant. Je n’ai jamais voulu avoir des informations, des flashs, dans le cadre de mon travail. Mais un événement dans ma vie professionnelle m’a permis de prendre la décision de me consacrer à ma passion à temps plein.
Une femme venait de brûler un feu rouge et je m’apprêtais à la verbaliser quand j’ai eu un flash : j’ai vu son mari dans un cercueil. Comprenant que sa faute était liée à un problème personnel, j’ai choisi de ne pas la verbaliser. Et, effectivement, elle pleurait : elle venait d’enterrer son mari. Mon collègue, surpris de mon attitude, m’a dit : « Tu as changé ». Oui, effectivement, il avait raison : j’avais changé.
La médiumnité peut-elle servir dans le cas d’une enquête de police ?
En médiumnité, on a des flashs et des images, mais on ne peut pas donner des informations précises. Par exemple, quand on n’a pas de vibration et qu’une personne a disparu, ce n’est pas bon signe.
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La médium du peuple
Vous avez exercé de 2008 à 2016 au sein de la police municipale, avant de devenir médium à temps plein. Aujourd’hui, vous intervenez au cours de séances publiques et recevez sur rendez-vous. Peut-on dire que votre vie a été bouleversée par votre don ?
Ce sont différents signes qui m’ont permis de prendre cette décision. Ma priorité, aujourd’hui, c’est de transmettre des messages à tout milieu, à toute personne. C’est pourquoi Vivianne Perret, ma plume, m’a nommée « médium du peuple » : je suis là pour apporter à tous, à ceux qui en doutent, des preuves de la survivance des âmes.
Vous décrivez, dans votre livre, le déroulement d’une séance publique. Cela peut être très éprouvant physiquement.
Oui, après une longue séance, j’ai de nombreuses contractures et l’impression d’avoir relevé un challenge sportif. Les gens déposent les photos des personnes défuntes et j’établis le contact avec les âmes. Mon don doit permettre aux gens de s’apaiser et de continuer à vivre.
Qui vient vous consulter ?
Toutes sortes de personnes : des gens curieux, ceux qui sont encore dans l’amour et qui ont besoin d’une preuve que l’au-delà existe… Il y a de nombreux profils.
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Se méfier des charlatans
Ce don se transmet-il ?
Je ne pourrai l’affirmer, mais, au cours d’une séance publique, ma fille, qui a 12 ans, m’a parlé d’une personne défunte présente sur une photo. « J’ai un bon contact avec une dame », m’a-t-elle dit. Elle m’a donné des informations sur cette personne qui étaient exactes : elle connaissait son prénom et les événements liés à cette femme correspondaient. Mais elle n’a que 12 ans. Je la laisse évoluer. Jamais, je ne la forcerai à aller dans cette direction.
Le regard de la société sur votre métier a-t-il évolué ?
Je trouve que les gens sont plus ouverts. Il y a ceux qui n’y croient pas. Il y a ceux qui sont en colère car ils ont peur et ne veulent pas assumer leur peur. Mais c’est important pour avancer de se confronter à ses peurs. Bien sûr, dans mon livre, j’appelle à la vigilance : il faut se méfier des voleurs et des charlatans qui exploitent la douleur des gens. Une recommandation de base : ne jamais donner d’informations personnelles au médium, ni relater des événements. C’est à lui de rentrer en contact avec les âmes.
Infos pratiques :
Rencontre et dédicaces, samedi 15 décembre 2018, de 15h à 18h, chez Cultura, centre commercial La Lézarde, à Montivilliers.
De flic à médium de Virginie Lefebvre, aux éditions Michel Lafon. Prix : 18,95 euros.