Dans l’entrée du local des Restos du cœur de Dinan, rue des Prunus, la file d’attente est longue. « Vous êtes inscrits ? Non ? Alors il va falloir attendre, environ une demi-heure ».
Pour le lancement de la campagne d’hiver, les bénévoles étaient au rendez-vous, mais surtout les bénéficiaires.
Pour répondre à la demande, durant 16 semaines, l’ouverture de l’antenne dinannaise passe de un à deux jours et les critères d’inscription sont allégés. Denis Martin, coresponsable, tire un premier bilan :
Pour le moment nous sommes environ à 240 familles inscrites. Nous devrions atteindre les 500 et terminer la campagne autour des 400. »
120 000 repas
Lors de la dernière campagne d’hiver, près de 120 000 repas ont été distribués et, « au moins 1 200 personnes sont passées par le local durant l’année », estime Denis Martin.
Pour assurer l’accueil, entre 70 et 80 bénévoles se relaient. Outre leur action sur le terrain lors de la campagne, « il y a un travail de réception et mis en rayon à assurer en amont », explique Babeth Jurgens, l’autre coresponsable.
L’approvisionnement en denrées alimentaires est assuré par les entrepôts nationaux puis départementaux. Quatre tonnes de marchandises complémentaires ont été collectées en octobre par la délégation locale de Dinan.
Pour les produits frais, ils se rendent toutes les semaines dans les supermarchés. « Cette semaine, nous avons ramassé 700 kilos de denrées. Mais ce n’est pas régulier à chaque passage. » La plupart du temps, les paniers sont constitués de pain, fruits et légumes.
La cafétéria, un lieu de vie
« Porte d’entrée », la distribution alimentaire ne représente qu’une partie des activités de l’association. Les bénéficiaires peuvent également accéder aux vestiaires adultes et bébés/enfants ainsi qu’au salon de coiffure.
La cafétéria du local est un lieu de vie très important selon les responsables. « Les gens peuvent s’y retrouver car il y a beaucoup de solitude », observe Babeth Jurgens. Une grande partie des bénéficiaires, des jeunes aux retraités, seraient des gens seuls. « Ce constat national se confirme ici. Il y a aussi beaucoup de familles monoparentales. »
« La pauvreté ne recule pas »
Deux tiers des personnes qui fréquentent l’association sont de la commune nouvelle de Dinan.
Une partie importante est également composée de migrants. « Ils ont accès aux cours d’apprentissage de français », précise Babeth Jurgens. « Ça tourne beaucoup puisqu’ils sont changés de centre d’accueil et d’orientation tous les deux ou trois mois »
L’année dernière, le nombre de bénéficiaires aurait augmenté d’1 %. « Ce qui est certain, c’est que la pauvreté ne recule pas », note Babeth Jurgens. « Nous en suivons certains sur la durée et d’autres seulement périodiquement, lors d’un coup dur. Mais c’est sûr qu’il y en a qu’on aimerait ne pas revoir… »
C’est le cas d’Aliou Camara, 24 ans. Il annonce avec un grand sourire : « Moi, je n’ai plus besoin d’y aller mais ma femme est à l’intérieur pour avoir des choses pour le bébé. » Papa depuis le 3 août, le Guinéen est arrivé en France en 2014 et fréquentait les Restos du cœur depuis novembre 2017.
Il était déjà infirmier dans son pays natal mais, sans équivalence dans l’hexagone, il a repassé un diplôme d’aide soignant. « Je vais commencer à travailler donc je vais gagner ma vie. Mais ça m’a bien dépanné de venir ici pendant tout ce temps. »
Ouverture le mercredi de 14 h à 16 h 30 et le jeudi, 9 h 30 – 11 h 30 / 14 h – 16 h 30.