Ce vendredi 12 avril 2019, le centre commercial de Bordeaux-Lac (Gironde) était le rendez-vous de des directeurs régionaux d’enseignes de prêt-à-porter, venus toiser l’ouverture du nouveau magasin Primark dans la galerie marchande.
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Avec une file d’attente longue de plus de 2 000 personnes, prêtes à dévaliser l’enseigne irlandaise, la journée avait des airs de réunion de crise dans les boutiques voisines. Pourtant, l’heure n’était pas tant à l’inquiétude chez la concurrence…
« Une arrivée qui génère du flux »
« On ne vise pas du tout la même clientèle que Primark », tranche Pierre Bécot, gérant depuis 2013 du magasin Bonobo, situé à Bordeaux-Lac.
« Nous sommes positionnés en milieu de gamme, avec des tarifs plus élevés, et nous n’avons pas les mêmes engagements envers la planète. Nous sommes une enseigne éco-responsable. Je n’ai aucune inquiétude. Au contraire, cette arrivée va générer du flux. »
Du côté de la boutique Levi’s, le discours est plus ou moins similaire. « En plus, on bénéficie des aménagements sur le parking, liés à l’arrivée de Primark », sourit Damien Rimbault, le responsable adjoint du magasin.
Bershka s’attend à un effet boost
Très tendance, l’enseigne Bershka – qui, comme Primark, est sur le secteur du « fast fashion » – pense même que l’arrivée du géant irlandais va booster son commerce sur les premières semaines.
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Selon nos informations, les boutiques Bershka présentes dans d’autres galeries commerciales auraient vu leur chiffre d’affaire doubler durant les deux semaines suivant l’ouverture d’un Primark.
Kiabi craint un report
Pour Kiabi, dont le magasin fait face au nouveau venu, le directeur régional tend aussi plutôt vers l’optimisme. Selon lui, « Primark va amener du monde et générer du trafic devant sa boutique ».
« Évidemment, quand un gros concurrent arrive, c’est toujours inquiétant. On se demande comment le business va vivre. La part du gâteau reste la même, le porte-feuille des clients n’est pas extensible… Mais le centre commercial va gagner en attractivité et après l’effet de curiosité lié à Primark, on devrait en récolter les fruits. On n’a pas à rougir de nos prix par rapport à eux et on peut mettre en avant notre accompagnement client. »
« En réalité, je suis plus inquiet pour nos autres magasins de la marque basés en métropole bordelaise, développe-t-il. Kiabi est aussi présent à Sainte-Eulalie, Bègles et Mérignac. On marche bien sur les autres boutiques mais on peut craindre un report de la clientèle vers Bordeaux-Lac. »
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Pour la boutique Jennyfer, située juste à côté de l’enseigne irlandaise, les prochaines semaines risquent d’être compliquées. « Il va falloir tenir le coup », racontent en substance les employés.
Des répercussions différentes selon les régions
Chez Brice et chez Jules, le directeur régional est partagé : « On a l’expérience d’autres magasins. Sur certaines ouvertures, notamment en région parisienne, ça n’a pas été impactant. Au contraire, on a récupéré du flux. Sur d’autres, en revanche, on a perdu beaucoup de trafic, comme à Marseille ou à Toulon. On n’est ni enthousiaste, ni inquiet. On est plutôt en questionnement. »
En tout cas, les magasins de prêt-à-porter de la galerie commerciale de Bordeaux-Lac peuvent se réjouir d’une chose : l’ouverture du Primark signifie la fin des travaux sur le parking. Une bonne nouvelle puisque les travaux avaient fait baisser le flux de clients…