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Aux Grandes-Ventes, handicapé et endetté, Sébastien cherche à tout prix à s'en sortir

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Sébastien souhaite trouver un emploi adapté à son handicap et reprendre une vie normale.

Sébastien souhaite trouver un emploi adapté à son handicap et reprendre une vie normale.

L’impression de ne servir à rien et de ne pas être entendu ».

Ce sont les mots qu’emploie Sébastien, aux Grandes-Ventes (Seine-Maritime) pour décrire la situation dans laquelle il se trouve. S’il a accepté de témoigner, ce n’est pas pour pleurer sur son sort mais pour dénoncer les conditions compliquées de vie qui peuvent toucher les personnes handicapées et celles en situation de précarité.

Un mal qui ne se voit pas

À la suite de son accident en 2001, les médecins ont posé des plaques et des vis pour consolider les fractures du motard. Mais « j’ai eu un rejet de matériel orthopédique », explique-t-il.

Le handicap qui le touche est invisible mais il existe. Le Ventois a contracté un staphylocoque doré multirésistant, « le même que le fils de Depardieu », précise-t-il. Cette infection complique un peu plus chaque jour son quotidien. « Il n’y a pas de traitement. L’infection ronge mes os et ma peau. J’ai eu plusieurs greffes de peau et de moelle ». Dans les bons jours, ceux où il n’a pas trop mal, il ne boite pas.

Onze opérations ont été nécessaires jusqu’ici pour tenter de sauver son mollet droit. Mais Sébastien le sait, un jour ce sera l’amputation. Il s’y est préparé. Avant même d’en arriver là, il est reconnu handicapé à 70 % par la MDPH (Maison départementale des personnes handicapées). Ce statut l’empêche de travailler, sauf à un poste adapté. Pour compenser cette incapacité à gagner sa vie comme tout le monde, il perçoit une allocation adulte handicapé de 800 €. Cette seule ressource le fait vivre en dessous du seuil de pauvreté comme 14,7% de la population seinomarine. Dans la tranche d’âge de Sébastien, le taux atteint 17% en Seine-Maritime.

Endetté avec 800 € par mois

Les longues hospitalisations ont eu raison de ses finances. Sans revenus pendant ses séjours à l’hôpital et jouant de malchance, Sébastien a des dettes, de plusieurs centaines d’euros à rembourser tous les mois. Pourtant, « j’ai toujours travaillé jusqu’à ce qu’on m’oblige à m’arrêter. J’ai une formation en sylviculture bûcheronnage et une autre en affûtage de scierie », explique-t-il. Et l’amoureux de la nature d’ajouter :

« J’ai pas mal bougé. J’ai travaillé dans le Jura, en Bretagne, près de Dinan, à Nantes, à Toulouse aussi. Puis j’ai trouvé du travail à la scierie Lefebvre aux Grandes-Ventes ».

Aujourd’hui Sébastien est dans le rouge. Pour ses commissions mensuelles, il dispose d’un budget d’environ 40 €. Avec cette somme, il doit manger et acheter des produits d’hygiène. Autant dire qu’il ne fait pas trois repas par jour.

Le travail ne lui fait pas peur. Bien au contraire. Cependant, le Ventois n’a plus de permis, pas de moyen de locomotion et ne trouve pas de poste adapté à son handicap.

Des solutions ?

Sur le territoire, peu de solutions s’offrent à lui.

Pour atténuer ses ennuis financiers, il est en train de monter un dossier de surendettement avec l’aide d’une assistante sociale présente deux fois par mois dans la commune.

Pour se nourrir, Sébastien a dû se faire violence. Il a pu obtenir un bon de 30 € à la mairie. Mais il a fallu beaucoup de courage à cet homme pour oser en faire la demande. Il ne peut pas aller à la banque alimentaire ou aux Restos du cœur, Sébastien est à pied et ne peut pas porter de charges lourdes.

 


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