Mercredi 3 avril, deux jeunes résidents de Flers âgés de 19 et 23 ans comparaissent devant le tribunal d’Argentan soupçonnés d’être les auteurs de violences avec armes commis dans le quartier St Michel à Flers dans la nuit du 14 au 15 octobre dernier.
Lire aussi : A Flers, un jeune homme blessé par un tir d’arme à feu
Un tir de fusil de chasse
Ce soir là, un homme âgé de 28 ans d’origine soudanaise est touché au genou par un tir de fusil de chasse. Lors de son opération, quarante plombs seront retirés. Une incapacité temporaire de travail (ITT) de 21 jours lui est prescrite.
Le plus jeune est également poursuivit pour des menaces de morts à l’encontre d’un chauffeur de bus mais aussi pour usage de stupéfiants, pour avoir volé en février un sac à main et son contenu, fait usage de la carte bancaire et du chéquier.
Lire aussi : Un automobiliste frappe un chauffeur de bus en centre-ville de Flers : une dent cassée et des points de suture
L’affaire est renvoyée au 29 avril
Informés, les deux prévenus sollicitent un délai pour préparer leur défense. L’affaire est renvoyée de droit à la date du 29 avril prochain. Tous deux nient leur participation dans cette affaire de coup de feu. Le tribunal ne peut donc aborder ce jour les éléments de fond qui ne seront examinés que le jour du jugement.
Pour le ministère public, les faits sont graves et même s’ils peuvent paraître lointain ce délai s’explique au regard des investigations menées. Aujourd’hui chacun connaît les éléments à charge et il semble préférable qu’il n’y ait aucune concertation avant le jugement puisqu’ils demandent un renvoi pour leur défense. Ils pourraient faire pression sur les personnes citées dans le dossier : « Flers est une petite ville où tout le monde se connaît ». Il rappelle que lorsque le plus âgé est entendu il cite tout de suite plusieurs personnes comme une liste préparée. Il est reconnu par la victime et n’accepte pas les déclarations faites contre lui.
Un témoin l’ayant formellement identifié, le plus jeune est protégé lui par une procédure de témoin anonyme, procédure assez rare mais il y a un risque certain pour le témoin s’il donnait sa véritable identité et l’on peut légitiment penser que des pressions pourraient être exercées. Il rappelle que toutes les armes n’ont pas été retrouvées. « A St Michel on ne donne jamais de nom, on ne fait jamais ça ».
Plusieurs éléments de preuves ont été recueillis par les enquêteurs, éléments dont ils ont eu connaissance. Il existe un risque de réitération, un risque de pression. Il requiert un mandat de dépôt.
Lire aussi : Des coups de feu tirés sur la vitrine du Warm’Up Café, à Flers
« Parfaitement inséré »
Pour la défense du plus jeune, cette affaire a six mois et toutes les investigations ont été effectuées, rien de plus ne sera découvert. Son client ne connaît pas la victime qui a disparu de Flers depuis et « il n’ira pas farfouiller dans le dossier pour tenter de la retrouver ».
Il est parfaitement inséré, il a toujours vécu à Flers et il prépare des examens. « Je ne pense pas qu’il y ait urgence sur une affaire qui remontent à six mois sa mise en détention ne permettra pas de préparer une défense convenable. »
Son confrère revient lui sur les propos du ministère public et estime que s’il devait y avoir concertation ou même des pressions, elles auraient déjà eu lieu : « cela fait six mois que son client est au courant des rumeurs qui pèsent sur lui ». Son client est inséré socialement et familialement « la présence aujourd’hui de tous ses proches en atteste ». Il travaille régulièrement et bénéficie d’un contrat de travail jusqu’à l’été prochain. Il termine en rappelant que son client nie toute participation dans ce dossier.
Mandat de dépôt pour les deux jeunes
Après en avoir délibéré, le tribunal délivre un mandat de dépôt à l’encontre de ces deux jeunes dans l’attente de leur jugement. Le plus jeune est conduit à la Maison d’Arrêt du Mans et l’autre prévenu à celle de Caen.
Le tribunal estime qu’il y a une absence de garantie de représentation, que « des nouveaux éléments ont été portés à leur connaissance et qu’il pourrait y avoir de ce fait des pressions sur les témoins. Il y a des éléments à charge lourds et l’instruction se poursuit ».
Lire aussi : Flers : les locaux du journal L’Orne Combattante touchés par un tir d’arme à feu