
Colombe Barsacq, auteur et interprète (photo : Vincent Gerbet).
La chanteuse Colombe Barsacq, auteur et interprète de ses propres textes, est accompagnée au piano par Denis Uhalde. Entretien.
Après des débuts dans le théâtre, qu’est-ce qui vous a orientée vers la chanson ?
« Je suis une enfant de la balle qui a grandi dans la légende familiale du théâtre français et russe, avec mon grand-père André Barsacq, metteur en scène et mon arrière-grand-oncle Léon Bakst, peintre et décorateur, notamment pour les Ballets russes. Chez moi, on chantait aussi : Barbara, Brassens… Sortie d’une formation musicale classique, j’ai toujours travaillé ma voix. J’ai deux amours, la mise en scène et le chant ! Mais après avoir œuvré pendant quinze ans au service des projets des autres, je me suis lancée dans un travail plus personnel, en lien avec les personnes sourdes : de la chanson-signe, du spectacle comme une passerelle entre entendants et sourds. »
Et vous avez, aussitôt, écrit vos textes ?
« J’ai d’abord vérifié que je pouvais être une interprète, en chantant Nougaro et Salvador, dont j’aime l’humour et la sensibilité. Je suis touchée par cette célébration de la vie, du bonheur, de la rencontre avec l’autre et de la peur de le perdre. Après plusieurs stages d’écriture, j’ai commencé à créer mes propres textes. Le format court d’une chanson doit aller à l’essentiel, s’adapter à une structure musicale. Je me nourris de mon environnement et j’ai toujours un carnet dans ma poche pour noter les idées qui me viennent. Je laisse mon esprit vagabonder : des chansons naissent de moments très fugitifs… »
Comment procédez-vous avec Denis Uhalde, le pianiste qui vous accompagne, pour la composition musicale ?
« Comme ancien percussionniste, il travaille dans la fulgurance. Parfois, je viens vers lui avec quelques notes qu’il s’approprie et adapte ; parfois, c’est lui qui propose une mélodie à laquelle j’apporte mon univers. J’ai souvent envie d’être au service de la musique, j’écris pour que le mot soit la chair de la poésie. On nous dit que nos chansons évoquent Nougaro et Barbara : cela resurgit, malgré nous, quand le phrasé poétique coule de source. Mon amour de la langue française est très puissant, j’ai l’exigence que les textes soient ciselés. »
Ce quatrième opus, 7e Ciel, sort du studio pour rencontrer la scène…
« À chaque création, nous avons sorti un enregistrement au format EP mais 7e Ciel est un projet total, album et tournée, avec aussi un clip en projet, pour les personnes sourdes. Le public est pour moi un partenaire essentiel : c’est un moment unique d’être sur une scène, c’est de l’ordre de la célébration. J’aime ce moment très singulier où, en donnant mes propres textes, je vois que je peux apporter de l’émotion. J’allume une étincelle et on se rejoint dans l’énergie, ou dans le recueillement. Sur scène, on doit se dépasser… »
Pratique : Samedi 30 mars, à 18 h au château du Tertre, à Sérigny, Belforêt-en-Perche, sur la D5 route de Saint-Ouen-de-la-Cour à 1 km de Bellême. Tarifs : adultes 15 €, étudiants et moins de 18 ans 7,50 €. Réservations : 06 17 15 21 27 ou 02 33 73 18 30 ou par courriel à l’adresse amisdutertre@letertre-rogermartindugard.fr