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Histoire : la Maison du peuple au bois de Boulogne de Brest

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La Maison du peuple, en 1924. Avec, au fond, l’habitation de la concierge, Mme Tréguer.

La Maison du peuple, en 1924. Avec, au fond, l’habitation de la concierge, Mme Tréguer. (©Mme Paulette Tréguer – Brest.)

Dans son ouvrage Nous ferons la grève générale, sous-titré Jules Le Gall, les anarchistes et l’anarcho-syndicalisme à Brest et en Bretagne, récemment paru aux éditions Goater (lire encadré ci-dessous), Jean-Yves Guengant, évoque la Maison du peuple, à Brest. Et pour cause. «La création d’un tel lieu était au centre des revendications ouvrières», évoque l’historien brestois.

La Maison du peuple dont il parle, ce n’est pas celle que l’on connaît aujourd’hui, place Édouard-Mazé. Mais celle qui avait été inaugurée en février 1924. Sur un terrain de 1500  m2 au pied des remparts d’alors, au bois de Boulogne (l’emplacement de la faculté Victor-Segalen aujourd’hui, le long de l’avenue Foch).

Revendication ouvrière

La municipalité socialiste de l’époque avait acheté deux grandes baraques, pour abriter les locaux des syndicats. L’aboutissement d’un projet qui remontait à 1903.

Une revendication ouvrière de disposer d’une Maison des syndicats, exprimée par la Bourse du travail (c’est-à-dire l’union locale des syndicats).

Cette année là, les élections de mai avaient vu l’arrivée « surprise » des socialistes à la Mairie.

Les élus ont répondu à la demande du peuple et proposé un très grand projet à 100 000 F, pouvant accueillir 6 000 auditeurs dans une grande salle et des locaux pour 19 syndicats, des salles pour les cours du soir, deux ateliers pour les apprentis… 

Rasée en 1943

Mais il fallait trouver l’argent. Qui n’a jamais été réuni. La droite revenue au pouvoir en 1908 avait enterré le projet. Dès 1912, Jules Le Gall, figure syndicale marquante, avait relancé une nouvelle Maison du peuple. En organisant des souscriptions, des concerts, des spectacles, via l’association de La Maison du peuple, avec ses pupilles (sorte de scoutisme laïc).

C’est cette Maison, revue à la baisse, qui a vu le jour en 1924. Devant les deux baraques, une grande salle de spectacles (« militants ») avait été ajoutée en 1927. Elle accueillit le cinéma en 1935. Mais le 20 décembre 1938, alors qu’il neigeait à Brest, la salle brûla. Quant à la Maison du peuple, réquisitionnée par les Britanniques puis par les Allemands, elle fut rasée en 1943 par la municipalité.

Nous ferons la grève générale
C’est l’histoire des anarchistes brestois que Jean-Yves Guengant raconte dans cet ouvrage. En rappelant que «Brest est une véritable enclave libertaire, de 1900 à la Seconde Guerre mondiale.» Une histoire qu’il narre à travers Jules Le Gall, figure marquante de ces luttes.
Nous ferons la grève générale. Jules Le Gall, les anarchistes et l’anarcho-syndicalisme à Brest et en Bretagne, de Jean-Yves Guengant, Éditions Goater, 250 pages.
Prix : 18 euros.
Jeudi 4 avril à 18 h 30 à la Petite librairie, 4 bis rue Danton à Brest, rencontre avec l’auteur et chansons anarchistes par La souris noire. C’est gratuit.

Lire aussi : 270 ans de franc-maçonnerie


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