Connaissez-vous la région ?
Je suis franc, à ma grande désolation, je connais peu cette région de la Normandie et je ne connaissais pas du tout ce festival. J’ai quatorze années de scène derrière moi et j’avoue que la réputation de ce festival n’était pas venue jusqu’à moi. Je découvre que c’est un truc de dingue.
Pourquoi avez-vous accepté d’être membre du jury ?
Alors que j’étais président du jury du festival Mondeville-sur-rire chez mon ami Jean-Noël Briand, j’ai eu l’occasion de faire la connaissance de Serge Bretel, qui n’aime pas discuter avec les gens et avec qui nous sommes obligés de mettre très vite en place un one-man show, un monologue (rires). J’avoue que pour accéder à ce titre de président du jury qu’il m’a proposé, j’ai dû lui graisser la patte (rires). Il y a des valises de billets qui sont parties au Liechtenstein et un trafic de poiré et de calvados a été mis en place (rires).
J’ai été briefé par Elie Semoun et nous n’en resterons qu’à de pures relations professionnelles (rires). Je fais un gros effort en me déplaçant au fin fond du trou du c.. du monde, dont les routes pour y accéder sont à peine goudronnées. J’arriverai à dos d’âne, mais mes bras seront chargés d’or, de verroteries, de soie, de sucre, de cacao…
Non, bien évidemment, Serge est un cœur, un amour, qui aime les artistes et qui a une culture hallucinante sur tout ce qui concerne l’humour. Je suis très heureux de venir, d’autant plus que je vais y retrouver des copains tels que Cécile Giroud, Yann Stotz, Elisabeth Buffet ou Serge Llado. Je vais prendre à cœur mon rôle et mon titre de président du jury, et en cela je ne vais pas hésiter à mouiller ma chemise au calvados maison jusqu’au bout de la nuit. D’ailleurs, comme mon modèle Aziz Bouteflika, j’ai décidé de m’autoproclamer président à vie, un minimum si les Andain’ries veulent durer (rires).
Vous êtes un touche-à-tout ?
Dans un premier temps, j’ai beaucoup écrit pour les autres. Pour Les Nuls, pour les Guignols, pour Groland, pour la série H, pour Arthur, pour Timsit, pour Jamel, etc. Je suis un peu le Didier Barbelivien de l’humour (rires). J’ai fait du cinéma, le grand public m’a découvert dans la série Caméra café, mais, ce que j’aime le plus, c’est faire de la scène. Il faut travailler, être concentré, affûté, car je me refuse de monter sur scène sans cela.
Le public se déplace et s’acquitte d’un billet et pour cela il faut le respecter en lui donnant ce qu’il espère trouver. La scène, c’est une alchimie particulière entre la maîtrise de son texte et la porte ouverte à l’imprévu, à l’improvisation car tout peut arriver. On y vit la plus grande peur et la plus grande satisfaction. J’ai un très grand et profond respect pour toutes les personnes qui se retrouvent sur une scène. Vous pleurez toutes les larmes de votre corps au moment de l’écriture, mais vous êtes pleinement récompensés lorsque vous rencontrez le public, que vous présentez le fruit de votre création et que cela rigole.
C’est une grande satisfaction, un soulagement et j’adore ça.
Mon actualité ? Je suis en tournée avec mon spectacle et j’espère vivement pouvoir jouer mon spectacle sur la scène des Andain’ries dans une prochaine édition.
E.M.