
Flora Chalopin travaille déjà sur sa prochaine création : un collier pour détourner le regard des cicatrices dans le cou. (© Gilles Augereau)
Flora Chalopin, 26 ans, réinvente la bijouterie et la joaillerie dans son atelier à Angers (Maine-et-Loire). La jeune femme a ainsi imaginé des systèmes ingénieux pour simplifier l’usage du bijou.
Un an et demi seulement après l’ouverture, elle a déjà conçu et développé, en plus des commandes traditionnelles uniquement sur-mesure, un fermoir qui s’utilise d’une seule main et sans miroir.
Deux ans de recherches
À l’aide de deux aimants puissants et d’une languette, ce dispositif permet de mettre et d’enlever un bijou avec une seule main. Ce fermoir astucieux, fabriqué en série, est adaptable sur tout type de colliers et bracelets, aussi bien pour les particuliers que pour les entreprises de joaillerie.
Il s’adresse aux personnes avec une seule main fonctionnelle, aux personnes âgées et aussi à ceux qui sont pressés le matin.
L’innovation « sans équivalent sur le marché des fermoirs magnétiques » aura nécessité près de deux ans de recherches et de développement.
En images. Découvrez le fermoir à une main inventé par Flora Chalopin :



Si elle en est venue à « apporter une véritable utilité à des bijoux et à changer le quotidien de certaines personnes », Flora Chalopin le doit à un job étudiant.
Après mon bac, j’ai travaillé dans un centre de rééducation en préparant mes concours.
Elle a finalement réussi à intégrer une école à Lyon. L’Angevine réalise ensuite trois CAP (Bijouterie, sertissage et polissage), puis une mention complémentaire en joaillerie dans l’atelier d’un Meilleur ouvrier de France. Elle termine sa formation par deux brevets des métiers d’art : l’un en joaillerie et l’autre en sertissage.
Une bague créée pour une petite fille malade
Au cours de ses six années d’études et alors qu’elle est restée en contact avec le centre de rééducation, elle décide d’aider une fillette atteinte du syndrome Ehlers Dalos, une maladie génétique rare, liée à une anomalie du tissu conjonctif. Pour lutter contre l’hyperlaxité des articulations de sa main, elle est obligée de porter des orthèses en plastique, fragiles, inconfortables et laides.
Après avoir échangé avec sa maman et les médecins, Flora crée une bague en argent, respectant les points de maintien.
La création de ce bijou marque, pour l’artisane, le début de sa démarche. Elle vend même cette bague à de simples clients, qui aiment le design.
En travaillant sur ce projet, je me suis dit qu’il ne fallait pas que cette bague soit stigmatisante.

La fillette a changé ses orthèses grâce à Flora Chalopin. Avant/après. (©In Aurem)
Bientôt un bijou pour cacher une trachéotomie
Flora Chalopin, pour qui la vocation est née en troisième après des stages, prépare déjà ses prochaines inventions. Elle planche sur un collier pour cacher les cicatrices d’une trachéotomie.
Le résultat est attendu dans quelques mois !