Dans un contexte où l’usage des pesticides, la consommation de viande et les questions de bien-être animal sont souvent au cœur des débats de société autour du monde agricole, les éleveurs de Les Pieux (Manche) ont décidé de prendre les devants face à ce qu’on nomme désormais l’agribashing.
Samedi 16 mars, des portes ouvertes de grande ampleur étaient organisées sur l’exploitation diversifiée de la famille Laurent d’Helleville, avec une production porcine, ovine, laitière, avec plus de 200 hectares de terres cultivées et prairies.
Lire aussi : Manche : une ferme ouverte au grand public pour renouer le lien entre agriculteurs et consommateurs
Plus de 40 bénévoles pour guider le public
En plus de la visite des installations et de l’explication des différentes productions, plusieurs professionnels présents au quotidien dans les exploitations avaient fait le déplacement. Ainsi, un vétérinaire, une inséminatrice, des bouchers, les Maîtres laitiers du Cotentin ou encore des conseillers techniques avaient faire le déplacement.
Mickaël Le Rouvillois, responsable du comice du secteur des Pieux depuis deux ans, explique la démarche qui a réuni plus de 40 bénévoles.
On entend plein de chiffres, plein de données sur l’agriculture, qu’il n’est pas facile de mettre en parallèle avec notre réalité. Face aux questions que peuvent se poser les habitants, nous avons pensé que notre meilleure communication serait d’ouvrir les portes d’une exploitation pour parler de notre réalité et de nos engagements. Les pratiques ont évolué et on s’améliore encore. On voulait le montrer.
Lire aussi : Une application pour prévenir les vols chez les agriculteurs
Une initiative sur la durée
Sur place, un flux permanent de visiteurs a suivi des agriculteurs auprès des bêtes. Le cycle de vie des animaux, leur alimentation, les soins… Tout a été évoqué en petit groupes.
Yves Laurent, l’un des quatre responsables de l’exploitation familiale, explique pourquoi il a accepté de recevoir le public :
On voulait montrer que nous continuons d’investir pour exercer dans les meilleures conditions possibles. Nous avons par exemple un robot qui nettoie sous les vaches. Cela assure une meilleure propreté pour les vaches, et un lait de meilleure qualité. Au niveau de la pénibilité, on réduit aussi les difficultés du nettoyage.
« Donner aux jeunes le goût de notre métier »
Les deux couples d’agriculteurs forment également des apprentis sur leur exploitation. Un rôle important selon Yves Laurent :
On sait qu’aujourd’hui, les questions des reprises d’exploitation sont très importantes. Nous partirons à la retraite dans six ans, et on espère donner aux jeunes le goût de notre métier. Pourquoi pas les intégrer progressivement à notre structure pour qu’ils reprennent ensuite ?
Lire aussi : Agriculture : un concours pour les nouveaux talents
« On comprend beaucoup de choses »
Du côté du public, l’idée semble avoir séduit. En témoigne Bernadette, de Siouville :
Au-delà du plaisir des enfants qui vont voir les animaux, on apprend beaucoup de chose. On sait que leur quotidien est très difficile et qu’ils se battent pour vivre. On voulait voir leur quotidien de plus près.
Devant le succès de cette première édition, l’équipe du comice agricole envisage déjà de relancer un rendez-vous annuel ou bisannuel dans différentes fermes du Cotentin, toujours avec cette démarche de découverte et d’échange.