L’ancienne ministre de l’écologie Ségolène Royal donnait une conférence sur le climat et le féminisme à Canteleu (Seine-Maritime), vendredi 15 mars 2019. En ce jour de grève mondiale pour le climat, elle a tenu à saluer l’engagement des jeunes dans le mouvement Youth for climate. Ils étaient plus de 2000 à défiler dans les rues de Rouen et du Havre dans la journée.
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« Ne pas seulement aller dans la rue »
L’ambassadrice des pôles voit d’un bon œil « la prise de conscience et de parole des jeunes. » Après un engagement de 20 ans où elle a parfois eu l’impression de « prêcher dans le vent », elle apprécie que le message écologique soit de plus en plus entendu. Elle a cependant tempéré :
Il ne faut pas seulement aller dans la rue, mais s’engager sur le long cours en faisant progresser le savoir environnemental par tous les moyens possibles.
Même si elle salue l’action #YouthForClimate, Ségolène Royal affirme qu’ « il ne faut pas seulement aller dans la rue, mais s’engager sur le long cours en faisant progresser le savoir environnemental par tous les moyens ». pic.twitter.com/9hXV1iZyvl
— Mathieu Normand (@oMatnor) 15 mars 2019
Avoir une vision globale de l’écologie
Invitée par le député Christophe Bouillon, avec lequel elle a « mené de nombreux combats à l’Assemblée », ainsi que par le maire de Canteleu Mélanie Boulanger et celui de Malaunay Guillaume Coutey, Ségolène Royale a évoqué l’écologie locale. Déjà venue à Malaunay en 2017, elle a apporté son soutien aux actions locales, comme celles ayant abouties à la signature de l’accord de Rouen pour le climat.
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« Elles représentent jusqu’à 70% des solutions au changement », a-t-elle rappelé, se basant sur les évaluations des membres du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (
Elle en a profité au passage pour mettre en avant son action gouvernementale. « Je n’ai jamais reculé », a-t-elle déclaré en soulignant qu’elle avait refusé de signer les accords sur les boues rouges, les néonicotinoïdes ou le glyphosate. Un principe de « non régression » que Nicolas Hulot n’a pas respecté selon elle.
Les femmes, centrale dans l’écologie
À la place d’une dédicace de son livre Ce que je peux enfin vous dire, Ségolène Royal a choisi le format de la conférence, afin de partager pleinement son expérience en public. Plus tôt dans la journée, elle avait déjà eu un échange avec les élèves du collège Jean-Zay. Toujours très présente sur le devant de la scène, elle a expliqué promouvoir « le féminisme positif, au même titre que l’écologie positive ».
S’appuyant sur la libération de la parole des femmes, elle utilise son expérience pour faire de « l’empowerment« . « En tant que femme politique j’étais d’office disqualifiée alors que j’avais les mêmes diplômes et même plus d’expérience que les hommes qui m’attaquaient », a-t-elle expliqué.
Aujourd’hui, elle tire la sonnette d’alarme sur le sujet de l’écologie et des femmes. Elle craint que ces dernières, majoritaires dans le combat écologiste, en soient évincées par les hommes maintenant que le sujet devient central dans la société.