
Un nouveau permis de construire précaire a été accordé en décembre 2018 au Panorama XXL, sur les quais de Seine à Rouen (Seine-Maritime). Un recours a été déposé en février 2019 par deux élus du Rassemblement National contre ce permis. (©SL / 76actu)
Il n’a pas fini de diviser. Installé sur les quais de la rive droite de Rouen (Seine-Maritime), le Panorama XXL fait l’objet, depuis le mercredi 13 février 2019, d’un recours gracieux déposé par deux élus de la Métropole du Rassemblement National. Ils contestent la légalité du nouveau permis de construire précaire accordé en décembre 2018 pour la prolongation jusqu’en 2021 de la rotonde bleue construite à l’automne 2014.
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Frédéric Sanchez « a décidé de se mettre hors-la-loi », accuse le RN
S’il est « inédit » en France par sa nature, comme le répète Frédéric Sanchez, le Panorama XXL l’est aussi par l’opposition générée. Dernière en date, celle du Rassemblement National : « Le président de la Métropole a décidé de se mettre hors-la-loi en prolongeant de deux ans supplémentaires la présence désagréable dans le paysage rouennais de l’instrument de sa mégalomanie », attaquent Guillaume Pennelle et Nicolas Goury.
🔴 Avec mon collègue du @RNational_76 Nicolas GOURY, nous avons décidé de déposer un recours pour exiger le démontage de l'affreux Panorama XXL de #Rouen que les Rouennais ne supportent plus !
Notre communiqué de presse ⤵️ pic.twitter.com/czEfqnL6ZJ
— Guillaume Pennelle (@RouenPennelleRN) February 21, 2019
Les deux conseillers communautaires du Rassemblement National ont déposé un recours gracieux, daté du mercredi 6 février, pour contester la légalité du nouveau permis de construire précaire accordé jeudi 13 décembre 2018 au Panorama. Le premier s’achevait en avril 2019. Le nouveau court jusqu’à 2021 et la fin du contrat avec Yadegar Asisi, créateur des toiles, prolongé en décembre par le conseil métropolitain.
Les deux élus RN sont convaincus d’avoir trouvé la faille pour empêcher ce nouveau permis d’aller à son terme. Car le premier permis incluait de « remettre le terrain en l’état » à sa fin, en avril 2019. Or, ce ne sera pas le cas, au vu du second permis accordé par arrêté municipal, identique au premier.
Les cinq dérogations au plan local d’urbanisme de Rouen accordées par la Ville sont aussi contestées. Elles concernent la hauteur du bâtiment, son insertion dans le paysage, l’aspect général de l’édifice et les articles sur le stationnement des véhicules et cycles. Elles sont motivées, dans l’arrêté municipal, « par des motifs d’ordre culturel et d’aménagement » à « mettre en perspective avec le caractère temporaire de l’ouvrage ».
Dans le recours, que nous avons consulté, les élus RN remettent en cause ce dernier argument. Pour eux, le maintien du Panorama XXL témoigne « de la difficulté technique et du coût qu’il y aurait à déplacer cet édifice, à l’évidence construit pour durer », affirment-ils malgré les dénégations de la partie adverse.
« Il n’y aura pas de troisième permis précaire »
Le recours gracieux déposé dans les deux mois après l’octroi du permis de construire précaire donne deux mois à la Ville de Rouen pour répliquer. « Nos services juridiques et ceux de la Métropole l’étudient », assure Christine Rambaud, adjointe chargée de l’urbanisme signataire de l’arrêté délivrant le permis :
De notre point de vue, il n’y a pas de difficulté, nous considérons que ce permis est légal.
Ensuite, Nicolas Goury et Guillaume Pennelle pourront décider de déposer un recours contentieux au tribunal administratif. Objectif affiché : supprimer « l’affreux Panorama XXL ». Ce qui ne se fera pas avant l’Armada, pour laquelle Frédéric Sanchez voulait maintenir le Panorama. Mais peut-être ne sera-t-il plus sur les quais pour le festival Normandie Impressionniste de 2020, autre motif avancé pour son maintien.
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Seule certitude, sa disparition en 2021 : « Il n’y aura pas de troisième permis précaire », s’engage Christine Rambaud. La rotonde bleue et ses 35,4 mètres de hauteur disparaîtront pour libérer la perspective depuis l’esplanade Pasteur et mettre fin à sept ans de discorde. L’édifice est si clivant qu’il divise les Rouennais à part égale : 49 % sont pour, 46 % contre, selon une étude de la Métropole réalisée en 2018.