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Justice. Brest : le coup de foudre entre deux sexagénaires se termine devant la cour d'assises

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Le procès d'un homme de 79 ans, accusé de tentative d'assassinat, a débuté lundi 4 mars 2019 devant la cour d'assises du Finistère à Quimper.

Le procès d’un homme de 79 ans, accusé de tentative d’assassinat, a débuté lundi 4 mars 2019 devant la cour d’assises du Finistère à Quimper. (©Côté Quimper)

Lundi 4 mars 2019, le procès d’un homme de 79 ans pour tentative d’assassinat s’est ouvert devant la cour d’assises du Finistère à Quimper.

La victime est son ancienne compagne, une femme âgée de 75 ans au moment des faits. 

Le rappel des faits

C’était le 18 avril 2017 à Brest. Il est reproché à l’accusé d’avoir tenté d’étrangler son ex-compagne à l’aide d’un câble de télévision. Il était enroulé autour de son cou à deux ou trois reprises, selon le bref résumé de la présidente de la cour, Claire Fouquet-Lapar

La scène se passe entre 11 h 30 et midi dans un immeuble, situé 2 rue du Petit Kerzu.

A LIRE AUSSI. Brest. Il aurait tenté d’étrangler son ex-compagne avec un câble de télévision

La victime ne s’est pas laissée faire. Elle a réussi à limiter les effets de la strangulation et à pousser des cris pour demander du secours. Une voisine est alors intervenue et a prévenu la police.

L’agresseur n’a pas opposé de résistance lors de son interpellation. Depuis, il est en détention provisoire à la maison d’arrêt de Brest.

Lundi 4 mars, devant la cour d’assises, il a nié les faits pour lesquels il est jugé.

Lors de la procédure d’instruction, le septuagénaire s’est également dit « victime d’une cabale, d’un coup monté ».

Rencontre en 2003 lors d’un voyage au Brésil

Le couple s’est formé après avoir fait un voyage organisé au Brésil. C’était en 2003.

L’accusé parle alors d’un « coup de foudre ». Cette version est confirmée par le médecin psychiatre de l’établissement de santé mentale Etienne-Gourmelen qui a examiné la victime, six mois après son agression.

Le vieil homme qui a aujourd’hui près de 80 ans confie :

J’étais très amoureux de cette femme au début mais elle m’a utilisé pour réaliser des petits aménagements dans son appartement. Puis ces travaux sont devenus de plus en plus importants. Je me suis retrouvé soumis à ses caprices et je l’ai sentie avide d’argent.

Cette femme qui a désormais 77 ans était agent-comptable à la chambre de commerce et d’industrie de Brest. Elle est veuve depuis 1998 et a deux enfants.

Devant la cour d’assises, le récit de sa relation avec l’accusé s’est dégradée bien avant leur séparation en 2016. L’audition de la victime doit avoir lieu mardi 5 mars.

Education rigide, sévices sexuels…

Au premier jour de ce procès, les débats ont surtout porté sur la personnalité de l’agresseur.

Dans la salle d’audience, lundi 4 mars, il est arrivé en marchant avec des béquilles. A plusieurs reprises, il a fait part de ses problèmes d’audition.

Mais dans le box des accusés, le septuagénaire est resté alerte, plissant régulièrement les yeux pour se concentrer sur les débats.

Né à Ouessant, il est revenu sur son enfance « faite d’humiliations, de sévices, de soumissions ». Il est l’aîné d’une fratrie de six enfants.

L’éducation que j’ai reçue était très ferme et marquée par l’emprise de l’église catholique. Tout était dirigé. Il n’y avait pas de place pour la liberté de penser. 

A l’âge de 12 ans, il rejoint le continent pour être pensionnaire dans un collège de Brest, tenu par des frères. « Je suis alors tombé sur des prédateurs et j’ai subi plusieurs agressions sexuelles », assure-t-il à la cour.

A 17 ans, il décroche un diplôme de menuisier, repart travailler à Ouessant, aux côtés de son père qui exerce le même métier « mais sans me payer ».

En 1970, il devient agent chez EDF. Au cours de sa carrière, il a travaillé à Brest, Quimper, Chinon jusqu’à sa retraite en 1995. 

Deux témoignages accablants

En 1995, l’homme est encore marié. Son divorce n’interviendra que trois années plus tard.

Cette union a duré 33 ans et a vu naître trois enfants. 

Lundi 4 mars, son ex-épouse est venue livrer son témoignage à la barre. Un récit plein d’émotion. Et pour le moins accablant pour l’accusé.

Il était violent, humiliant. Tout cela était lié à ses maîtresses. Il ne fallait surtout pas lui en parler. J’ai été battue devant mes enfants. Ils étaient là pour me protéger.

L’une de ces maîtresses entre 1995 et 2002, qui a témoigné ce lundi par visioconférence, a elle quant à elle parlé d’un homme à deux visages. Durant cette période, il est venu habiter chez elle, à Plouzané. 

Au début, je l’ai trouvé cultivé mais au bout de quelques mois, il a changé. La colère, les violences verbales ont pris le dessus. Il était cependant très malin et savait jusqu’où il pouvait aller.

Cette femme de 75 ans n’évoque pas de violences physiques à son égard. L’accusé les a également réfuté à l’encontre de son ex-épouse. Il consent des débordements verbaux et tente de se justifier : 

Je suis un écorché vif, nerveux peut-être. Mais je trouve que le trait est un peu grossier. 

Il dispose encore de deux jours pour expliquer son geste commis le 18 avril 2017. Pour cette tentative d’assassinat, comme l’a rappelé la présidente de la cour, il encourt une peine de réclusion à perpétuité. 

 


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