À moins cent jours des élections européennes, Emmanuel Macron passe à l’offensive. Il lance la campagne en s’adressant lundi 4 mars 2019 aux « citoyens d’Europe » dans une tribune publiée par plusieurs médias de l’Union européenne.
Le président français propose notamment de « remettre à plat l’espace Schengen » afin de rétablir « la liberté en sécurité ».
Il préconise en outre « une police des frontières commune et un office européen de l’asile, des obligations strictes de contrôle, une solidarité européenne à laquelle chaque pays contribue, sous l’autorité d’un Conseil européen de sécurité intérieure ».
« Aucune communauté ne crée de sentiment d’appartenance si elle n’a pas des limites qu’elle protège », plaide Emmanuel Macron dans sa tribune publiée dans les journaux 28 pays, dont, en France, Le Parisien et les titres régionaux du groupe Ebra (Le Progrès, L’Est Républicain…).
« La frontière, c’est la liberté en sécurité », poursuit-il.
Nous devons ainsi remettre à plat l’espace Schengen : tous ceux qui veulent y participer doivent remplir des obligations de responsabilité (contrôle rigoureux des frontières) et de solidarité (une même politique d’asile, avec les mêmes règles d’accueil et de refus).
Des contrôles depuis les attentats du 13 novembre
L’espace Schengen est une zone de libre circulation, où les contrôles aux frontières sont abolis en temps normal. Elle est actuellement composée de 26 pays, dont 22 membres de l’UE.
La France a rétabli les contrôles aux frontières au soir des attentats du 13 novembre 2015. Ils ont été systématiquement renouvelés depuis, tous les six mois, au motif de la menace terroriste.
Il ne s’agit pas de contrôles systématiques mais d’une possibilité de procéder à des vérifications d’identité aux frontières, par dérogation aux règles de la libre circulation.
Les frontières terrestres, avec la Belgique, le Luxembourg, l’Allemagne, la Suisse, l’Italie et l’Espagne, sont concernées, ainsi que les frontières aériennes et maritimes.
Au total, six pays ont réintroduit des contrôles aux frontières intérieures de l’espace Schengen (la France, l’Allemagne, l’Autriche, le Danemark, la Suède, la Norvège), invoquant des questions de sécurité ainsi que les déplacements transfrontaliers de migrants entrés irrégulièrement dans l’UE.
Plusieurs États, ainsi que la Commission européenne, s’inquiètent régulièrement de voir ces mesures dérogatoires devenir peu à peu la norme et provoquer à terme la fin de l’espace Schengen.
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