Du 22 au 24 février 2019, à Lisieux (Calvados), l’ancienne usine Plysorol a été le théâtre d’une rave party. Ce rassemblement de musique techno, non déclaré, a réuni jusqu’à 400 personnes, dans la nuit du vendredi au samedi, et près de trois fois plus le lendemain.
Exaspérés par le vrombissement des enceintes de 30 000 watts, de nombreux riverains ont appelé la police pour se plaindre du bruit, perceptible à une dizaine de kms à la ronde.
Préparée dans le plus grand des secrets
L’événement a été préparé en amont, dans le plus grand des secrets. Les organisateurs s’étaient même rendus sur place au préalable pour s’assurer que le site, deux vastes hangars industriels désaffectés, corresponde bien à leurs attentes.
Ni la police, ni la mairie n’en avaient eu vent. Le maire de Lisieux, Bernard Aubril, explique :
« J’ai reçu un texto, samedi vers 5h30 du matin. Le message provenait d’un habitant qui ne supportait plus le bruit, et je le comprends. C’est lui qui me l’a appris ».
Le maire réfute toute responsabilité
L’élu réfute toute responsabilité dans cette histoire, car la fête ne se déroulait pas sur le domaine public.
« Cette ancienne usine est un lieu privé, propriété d’un administrateur judiciaire depuis la fermeture de Plysorol, en 2012. C’est à l’Etat d’intervenir face à ce genre de problème. C’est la raison pour laquelle mon adjoint de permanence a contacté le sous-préfet et le préfet ».
Contactée, la préfecture du Calvados n’a pas répondu à nos sollicitations.
La police manquait d’effectifs
Du côté du commissariat de Lisieux, submergé d’appels tout au long du week-end, le commandant Sébastien Meunier confirme avoir reçu « plusieurs plaintes » de riverains mécontents.
La police n’a pas pu empêcher ce rassemblement illégal en raison d’un manque d’effectifs. « Si nous avions été informés de l’organisation de cette rave party, nos moyens auraient été adaptés en conséquence et la fête aurait été interdite » assure l’officier de police.