Les forces de l’ordre s’inquiètent du nombre croissant d’usagers de la route contrôlés positifs aux produits stupéfiants en se rendant sur leur lieu de travail.
Jeudi 21 février, 13h. Les policiers ont investi l’avenue de la Mare, à Saint-Ouen-l’Aumône (Val-d’Oise), pour procéder à un contrôle routier. Avec un objectif, traquer les conducteurs ayant consommé de l’alcool ou des produits stupéfiants avant de prendre le volant.
Ce sont deux des trois facteurs aggravants, avec la vitesse dans les cas d’accidents mortels », souligne le commandant Julien Trotet.
Et si la conduite sous l’empire d’un état alcoolique en pleine journée n’est pas nouvelle, celle sous l’emprise de drogue est un nouveau phénomène qui frappe le département.
La traque « aux shootés dès le matin »
Il y a an un an, le préfet du Val-d’Oise, Jean-Yves Latournerie, lançait ainsi la traque « aux shootés dès le matin ».
Des actifs qui sont contrôlés sous l’emprise de produits stupéfiants vers 9-10h, sur le chemin du bureau.
Il s’agissait alors de l’une des caractéristiques à l’origine de la série macabre sur les routes du Val-d’Oise en 2017. Une année noire avec pas moins de 39 tués contre 19 en 2016. « Des victimes majoritairement âgées de 20 à 40 ans, ayant consommé de l’alcool ou de la drogue, parfois les deux combinés », observait le représentant de l’État.
Sécurité routière. 29 morts sur les routes du Val-d’Oise en 2018
Si le département a enregistré une baisse de 25% de la mortalité sur les routes du département en 2018 (29 tués), les forces de l’ordre ne relâchent pas pour autant leurs efforts dans leur combat contre l’alcool et la drogue au volant.
De nouveaux tests salivaires permettant de détecter les différents types de produits stupéfiants ont été distribués aux policiers et aux gendarmes.
Davantage de contrôles réalisés le matin
Ces derniers ont, par ailleurs, réorienté certains services pour traquer les usagers sous stupéfiants. Davantage de contrôles sont réalisés le matin sur les axes empruntés par les automobilistes en direction des agglomérations où une augmentation du nombre d’accident a été constatée.
Alors que la résine de cannabis et l’herbe restent les principales drogues consommées, les forces de l’ordre notent également une augmentation de le prise de cocaïne notamment à la sortie des boîtes de nuit.
« Lorsqu’ils prennent le volant, ils doivent être clean »
Contrôlé négatif jeudi dernier, Mehdi estime que ces contrôles sont « une bonne chose. Moi c’est mon métier de conduire, je dois faire attention au quotidien sur la route », explique le patron d’une petite entreprise spécialisée dans les transports.
Je n’oblige pas mes employés à passer des contrôles comme cela se fait dans certaines sociétés, mais ils savent très bien que lorsqu’ils prennent le volant, ils doivent être clean. »
» Le problème c’est que pour l’alcool, au bout de quelques heures vous n’êtes plus contrôlés positifs alors que pour le stupéfiant c’est beaucoup plus long, note le commandant Trotet.
Deux ans de prison et 4 500 euros d’amende
Il y a beaucoup de consommateurs qui fument leur joint le soir en se disant que ce n’est pas grave, mais quand ils prennent la voiture le matin, ils peuvent toujours être sous l’emprise de la drogue. »
Pour rappel, la conduite en ayant fait usage de stupéfiants est un délit passible de deux ans de prison et 4 500 € d’amende. Il s’accompagne d’une perte automatique de 6 points du permis de conduire.