
Laurent Jouffe avec son commercial et neveu, Julien Saillard-Jouffe, présente une partie de leur gamme : à gauche, les bouteilles de rhum, et au centre trois bouteilles de Brastis, en forme de phare breton. (© Le Petit Bleu des Côtes d’Armor)
Installée à Dinan (Côtes d’Armor), la maison Jouffe, réputée pour son Cognac, se lance dans une nouvelle aventure : le pastis breton, le Brastis.
Une renommée internationale
Laurent Jouffe s’est fait un nom dans le Cognac. Son Hors d’âge 1er cru, son Extra ou son XO (pour ne pas tous les citer) ont empilé les distinctions et médailles dans les concours internationaux les plus réputés.
D’ailleurs, depuis Dinan (Côtes d’Armor) où sont établis ses bureaux, le fabriquant de spiritueux a non seulement pu séduire les amateurs français, mais il a aussi su conquérir des marchés à l’étranger.
Car ses Cognac Jouffe produits en Charente comme ses Calvados Faucheur, élaborés avec le même soin en Normandie, ont acquis au fil du temps une réputation qui dépasse largement les frontières de l’Hexagone.
Une nouvelle histoire
Nouveaux challenges. Laurent Jouffe s’attaque à deux autres monuments incontournables dans le monde des apéritifs et des digestifs : le rhum et l’anisé.
« On démarre sur autre chose, c’est une nouvelle histoire qui commence », explique-t-il.
Orava, héros à Cuba
Le rhum est vendu sous la marque Orava, clin d’œil au nom du village Finlandais, Oravala, où a grandi son épouse, descendante de Fabian Fagerman, aventurier (1866-1923) qui lutta à la fin du XIXe siècle pour l’indépendance du peuple cubain sous l’emprise des colons espagnols, et qui est, à ce titre, toujours considéré comme un héros à Cuba.
Ce rhum Orava est produit à partir de canne à sucre cultivée à 100 % en République Dominicaine, l’île voisine de Cuba où il n’est pas toujours simple de mener des affaires. Il est distillé et vieilli sur place, puis exporté en France pour y être retravaillé et embouteillé. »
Deux déclinaisons pour le rhum Orava, le « Gran Añejo », et le « reserva especial », déjà médaillé à Bruxelles (2018).
« Si encore tu faisais du pastis ! »
Mais là où Laurent Jouffe a le plus surpris son monde, c’est en créant le Brastis, pastis breton dont la commercialisation (chez les cavistes et dans le circuit des cafés, de l’hôtellerie et de la restauration) a démarré la semaine dernière.
Pas sûr qu’il avait envisagé se lancer dans cette production :
J’en ai eu marre de m’entendre dire, à chaque fois que je proposais du Cognac à l’apéritif : si encore tu faisais du pastis !
Bingo, Laurent Jouffe a décidé de relever le défi.
Il a d’abord constitué des groupes de tests, amateurs de boissons anisées ou néophytes, « dans un premier temps, il a fallu convaincre, les gens se montraient un peu réticents à l’idée de goûter un nouveau pastis ».
Recette tenue secrète
À force d’essais, « en s’inspirant d’autres grands anisés », il est arrivé à sa propre synthèse, « fruit d’un long travail d’équilibre gustatif, à partir d’ingrédients naturels sélectionnés avec soin et précaution parmi les plus complexes et les plus aromatiques. »
Sur la recette, il n’en dit pas plus, « c’est un peu comme la potion magique, c’est secret. Mais l’assemblage, c’est notre formule ». Comme l’embouteillage, il est réalisé en Ille-et-Vilaine, supervisé par la Maison Jouffe.
La bouteille évoque un phare
Et, ajoute-t-il aussi, « c’est une nouvelle approche du produit. On a souhaité bouger un peu les lignes, y apporter une touche de modernité, avec notre sensibilité de Bretons. »
Ça se retrouve dans le flacon, bouteille et bouchon en verre, qui n’est pas sans rappeler la forme d’un phare.
Les 1 000 premières bouteilles ont été produites. L’objectif est d’atteindre les 15 000 à l’année. Le Brastis a déjà séduit un importateur transalpin : une première commande a été expédiée en Italie.