Une activité longue à mettre en route, une clientèle qui hésite à faire le déplacement ou qui fait demi tour et une période de fêtes mise à mal : les commerçants columériens estiment que le mouvement grandissant des Gilets jaunes, débuté le 17 novembre et qui se poursuit chaque samedi depuis, a fait du tort à l’activité. C’est en tout cas ce qu’estimaient la présidente de l’UCIE, Aline Bours, dans nos colonnes le 1er février dernier, ainsi que la député de Seine-et-Marne, Patricia Lemoine, qui a écrit au ministre de l’Economie Bruno le Maire à ce sujet pour lui faire part de ses inquiétudes pour le commerce local.
« Informer les gens »
Une vision qui n’est pas partagée par ceux qui se retrouvent régulièrement sur les ronds-points de Coulommiers depuis le 17 novembre dernier. « Au fur et à mesure, depuis le 17 novembre, j’ai fidélisé un petit groupe de personnes et on se retrouve chaque samedi au rond-point de la gare. On est également sur les marchés du dimanche et nous avons fait quelques actions au rond-point de Leclerc pendant les fêtes », explique Laurence Gallerne, gilet jaune de Coulommiers, qui est originaire de Saint-Denis-les-Rebais. Elle poursuit : « L’objectif de notre présence sur les ronds-points de Coulommiers est d’informer les gens sur le RIC (référendum d’initiative citoyenne, une des revendications des Gilets jaunes, NDLR). Nous n’avons jamais bloqué. Souvent, ce sont les automobilistes qui s’arrêtaient et allaient discuter avec nous ce qui pouvait provoquer des ralentissements. Mais nous ne faisions pas de blocage et je ne vois pas comment on a pu intervenir sur l’activité des commerçants ».
« Le problème est ailleurs »
Un avis partagée par Delphine Delatte, également Gilet jaune sur Coulommiers. Pour elle, les Gilets jaunes ne sont pas la conséquence de l’activité des commerces, mais la cause : « Je connais des commerçants qui ont vu une réelle perte de leur chiffre d’affaires bien avant les manifestations des Gilets jaunes, argue-t-elle. Le problème est ailleurs. On a tous des difficultés aujourd’hui à se faire plaisir et à fréquenter les commerces. Le pouvoir d’achat n’est plus là. C’est la raison d’être des Gilets jaunes ». Et d’ajouter : « Nous sommes désolés que les commerçants de proximité soient dans cette situation mais nous n’en sommes pas à l’origine ».
« Aucun problème avec les urgences »
Un autre Gilet jaune columérien, Bernard Louveau, explique de son côté : « Les routes n’ont jamais été bloquées. Il faut que les commerçants de Coulommiers se remettent en question. S’ils veulent que les commerces tournent, il faudrait d’abord répondre à quelques solutions de bon sens, comme ne pas se garer dans le centre-ville, pour laisser les places aux consommateurs. Quand on tourne plusieurs fois pour trouver une place, on finit par faire demi-tour ».
« Preuve qu’il n’y a eu aucun blocage, nous n’avons eu aucun problème avec les services d’urgences, évoque de son côté Laurence Gallerne. Certains nous disaient même circuler avec moins de difficultés qu’un samedi normal ». Delphine Delatte conclut : « Coulommiers n’a pas attendu les Gilets jaunes pour être la source de problème de circulations ».
En plus de la présence sur les ronds-points que les Gilets jaunes n’entendent pas quitter, plusieurs d’entre eux ont entamé une réflexion pour faire connaître et débattre autour du RIC, le référendum d’initiative citoyenne. Une réunion publique sera organisée par ces Gilets jaunes à La Celle-sur-Morin le 16 février de 15 à 17 heures et de 18 heures à 20 heures (lire aussi notre précédente édition du 8 février dernier).