C’est un symbole de l’économie de Saint-Nazaire qui disparaît, mais ce n’est pas une mauvaise nouvelle. Depuis le 1er décembre, les quatre lettres jaunes sur fond bleu de la Snat ont disparu du site de Brais. L’entreprise a fusionné avec Idea Transports.
Surprise ? Non, loin de là.
Cela fait des années que l’on en parle.
Michel Mézard est arrivé à la Snat en 2010, comme directeur général délégué. Aujourd’hui, le voilà directeur général d’Idea Transports. C’est lui qui a porté ce projet de fusion depuis 2015. « Il en allait de ma responsabilité », assure- t-il.
Première union
Idea n’entre pas en effet par effraction chez Snat. La première rencontre date du début des années 2000, quand Idea s’appelait encore MTTM. L’entreprise rentre au capital de la Snat, à hauteur de 35 %, quand celle-ci connaît des temps difficiles.
On a aussi diversifié l’activité, pour moins dépendre des chantiers navals.
Mais MTTM a changé, fortement grossi, et développé sa filiale Idea Transports. Sans mettre en danger Snat, « on travaillait même beaucoup sur des prestations remportées par Idea ».
Scop
Du côté des clients, en revanche, c’était la confusion.
Il a fallu se poser la question : soit on s’intéresse ensemble à la croissance d’un groupe, soit on reste dans notre coin.
Pas facile car la Snat possède une particularité : c’est une Scop depuis sa création en 1982 (lire ci-contre). Les 120 collaborateurs sont 120 actionnaires. Fusionner, cela veut dire quitter ce statut.
Pour certains, cela voulait dire la fin du management participatif et la redistribution des bénéfices. On a montré que ce ne serait pas le cas pour aucun des deux.
Entretemps, Idea a en effet créé un fonds commun de placement d’entreprise.
Chemin de croix
Résultat : la première fois que la question de la fusion est posée en assemblée générale, 92 % répondent oui. « Là a commencé un chemin de croix ». Pas facile, en effet de sortir du statut de Scop.
Il faut un arrêté ministériel et convaincre l’union générale des Scop. Quand on est une entreprise emblématique comme la nôtre, c’est compliqué.
Finalement, en juillet, Nicolas Hulot, alors ministre de tutelle, signe l’arrêté. Nouveau vote des salariés, même résultat.
Gros enjeux
En septembre, toutes les parts sont vendues à Idea. Pour le meilleur, Michel Mézard en est persuadé.
Nous avons de gros enjeux devant nous avec l’abandon des énergies fossiles et la digitalisation.
En attendant, une plate-forme va permettre de centraliser l’exploitation à Chantenay. « Brais restera, le siège d’Idea Transports à Montoir aussi ».