C’est l’une des plus grandes pièces (trois actes) de Marivaux à laquelle s’est attaqué le metteur en scène Yves Beaunesne : Le Prince travesti ou l’illustre aventurier.
Coproduite par le Théâtre Montansier de Versailles (Yvelines), elle y sera présentée du 6 au 10 février.
Créé en 1724, Le Prince travesti n’est pas la pièce la plus connue de Marivaux mais l’on y retrouve ce qui fait la marque de fabrique de l’auteur : du travestissement, des valets et des maîtres, du rire et des situations piquantes.
C’est aussi une pièce très actuelle dans les thèmes qu’elle aborde.
Une jeune princesse demande à sa meilleure amie de faire passer le message à l’homme qu’elle aime. L’on sait bien que c’est un jeu dangereux, explique Yves Beaunesne. Les rapports sociaux et à l’argent sont aussi présents dans la pièce. Ainsi que des questions politiques ; comment les grands de ce monde se partagent les territoires et les peuples. On a l’impression d’avoir un œil dans le trou de la serrure à Yalta. »
Années 1950
L’action de la pièce se situe en Espagne où le prince Léon se fait passer pour un aventurier du nom de Lélio.
Il va s’engager comme mercenaire dans l’armée de la princesse de Barcelone.
Devenu son favori, il retrouve à la cour Hortense, une jeune princesse qu’il avait sauvée d’une attaque de brigands.
Alors qu’ils s’aiment secrètement, la princesse de Barcelone, elle aussi amoureuse de Lélio, charge Hortense de déclarer sa flamme.
« J’ai choisi de placer la pièce dans les années 1950, poursuit le metteur en scène. À une époque où les pères sont absents car décédés sur les champs de bataille. Il ne reste souvent que les grands-parents. Il y a sept rôles dans la pièce dont six jeunes gens. C’est intéressant de voir comment l’on se construit lorsque l’on n’est entouré que de jeunes. »
La pièce se déroule le temps d’un week-end au cours duquel les personnages vont se rencontrer à ce moment clé.
Marivaux montre aussi à quel point l’immobilité peut être importante, qu’il faut savoir ralentir. »
Côté son, la composition musicale a été confiée à Camille Rocailleux qui, en accord avec le metteur en scène, a opté pour des chansons italiennes des années 1950.
Pour jouer cette pièce « ni dans la dentelle, ni dans la noirceur » et mettre en valeur les personnages, notamment Arlequin, « le plus bel Arlequin de tout le répertoire de Mariaux, entre Michel Simon et Charlie Chaplin ».
Le Prince travesti ou l’illustre aventurier, au Théâtre Montansier de Versailles. Représentations mercredi 6, jeudi 7, vendredi 8 et samedi 9 février à 20h30 et dimanche 10 février à 15h. Tarifs : 15 à 39 €. Rens. : 01 39 20 16 00. www.theatremontansier.com