Disculpés par une expertise médicale il y a deux mois, les trois gendarmes qui ont procédé à l’interpellation à Beaumont-sur-Oise (Val-d’Oise) d’Adama Traoré avant qu’il ne décède, en juillet 2016, ont été placés sous le statut de témoin assisté par le juge d’instruction évitant ainsi une mise en examen. Une décision qui fait suite à deux jours d’audition mardi 27 et mercredi 28 novembre.
En l’absence d’indices graves ou concordants de nature à justifier leur mise en examen au titre de l’infraction de non-assistance à personne en péril », ont annoncé leurs avocats, Mes Rodolphe Bosselut, Pascal Rouiller et Sandra Chirac Kollaric, dans un communiqué publié mercredi 28 novembre.
L’expertise médicale avait écarté leur responsabilité
Des conclusions qui s’appuient notamment sur l’expertise médicale de synthèse rendue aux deux juges d’instruction le 18 septembre dernier. Dans leur rapport les quatre médecins en charge du dossier avaient indiqué que « le décès de M. Adama Traoré résulte de l’évolution naturelle d’un état antérieur au décours d’un effort».
LIRE AUSSI : Un rapport disculpe les gendarmes après la mort d’Adama Traoré
Les avocats des gendarmes précisent :
Leur audition a permis d’établir qu’à aucun moment ils n’avaient eu connaissance d’un quelconque péril létal menaçant M. Traoré en cours ou après l’interpellation et qu’ils ont correctement géré la perte de connaissance de M. Traoré jusqu’à sa prise en charge par les pompiers et le Samu. Le dossier établit qu’ils ont déclenché les secours avec célérité et diligence et qu’ils ont porté assistance à M. Traoré. »
Une plainte de la famille contre le premier expert
Assurant que les militaires ont surveillé le pouls et la respiration d’Adama Traoré qu’ils ont placé en Pls (Ndlr : position latérale de sécurité), les conseils ont écarté l’hypothèse soutenue par la famille du jeune homme que ce dernier était décédé à la suite de violences volontaires de la part des gendarmes. Et d’ajouter qu’ils espéraient que cette décision fera « cesser fantasmes et surenchère quant aux conditions du décès d’Adama Traoré ».
Lundi 26 novembre, la famille d’Adama Traoré avait dépose une plainte déontologique contre le médecin qui avait réalisé la première expertise médicale, le 26 juillet 2016, une semaine après le décès du jeune homme.
Il lui est reproché d’avoir « commis des manquements déontologiques qui ont entravé la manifestation de la vérité » dans cette affaire.