A Caen (Calvados), mais aussi dans toute la Normandie, le monde de la culture se fédère pour soutenir les migrants.
Une cinquantaine de structures et d’associations ont signé le manifeste « De l’hospitalité – Manifeste Normand » disponible sur la plateforme change.org.
Dans ce manifeste, les acteurs culturels et solidaires s’engagent et proposent des jumelages, avec des :
Lieux, organisations, institutions culturelles, associations, squats, collectifs de citoyens, individus, entreprises afin d’organiser une résistance aux pressions politiques, économiques et à certaines dérives idéologiques.
Les structures culturelles qui prévoient d’organiser des soirées pour faire des dons. Mais aussi « des invitations auprès de nos publics pour se rapprocher des squats », précise Yannick Reix.
« L’endroit qui parle le mieux du monde, c’est le squat.
Le directeur du cinéma Café des Images à Hérouville Saint-Clair rappelle qu’à Caen « les 400 à 450 personnes vivent dans les squats. Sans ces squats, elles seraient dans la rue. »
Nous acteurs culturels, on veut s’immiscer dans le réel : les opérations de solidarité qui sont clandestines, les migrants qui se noient, la montée de l’extrême droite. Aujourd’hui l’endroit qui parle le mieux du monde, c’est le squat.
110 personnes dans un squat qui risque de fermer
Lundi 21 janvier 2019, plusieurs responsables de ces structures se sont réunis rue René Duchez, dans le quartier de la Folie-Couvrechef à Caen.
Là où depuis septembre 2018 un squat a été ouvert pour des étrangers sans logements.
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110 personnes vivent dans une ancienne maison de retraite, inoccupée depuis plus de 2 ans. Des hommes célibataires et des familles venues d’Albanie, Mongolie, Géorgie, Arménie, Angola, Nigeria.
« Nous avons fait appel, mais il y a un commandement à quitter les lieux le mercredi 23 janvier 2019 », rappelle Sylvie membre de l’AG de lutte contre toutes les exclusions.
Il y a 48 enfants, tous scolarisés. On ouvre des squats, on sait que c’est illégal, mais c’est inimaginable de laisser les gens dans la rue.
Cette bénévole, qui comme les autres associations solidaires, accueille avec plaisir le manifeste : c’est très important d’avoir avec nous les acteurs culturels. »
« Accumulation d’urgence »
Depuis mardi 15 janvier 2019, le manifeste a été signé « par une cinquantaine de structures culturelles », détaille Amélie Clément, directrice artistique de la compagnie multidisciplinaire Le Ballon Vert.
Pour expliquer la mobilisation des structures culturelles, Amélie Clément évoque « une accumulation d’urgence et une augmentation des besoins. Il y a les squats à Caen, les jeunes Soudanais à Ouistreham. C’est l’hiver, on parle de survie. »
Il n’y a pas un seul discours et il y a un ras-le-bol face à l’absence de solution, nationale ou internationale. Il existe d’autres possibilités de voir l’étranger.
Manifestation le 2 février
C’est aussi pourquoi toutes ces associations et collectifs relaient d’ores et déjà l’appel à la manifestation contre la loi asile immigration. Elle est prévue le samedi 2 février 2019 à Caen (14 h place Saint Pierre à Caen).