Le site du Gouffre, Pors Hir, la chapelle Saint-Gonery, les huîtres : Plougrescant a tout pour plaire. Mais la démographie renvoie à une autre réalité. Depuis 1968, le nombre d’habitants décroît. Entre 2011 et 2016, la commune a perdu encore 114 habitants pour un total de 1 202 âmes à l’année.
55,6 % de résidences secondaires
C’est une autre donnée que Anne-Françoise Piedallu met en relief : « Nous sommes à 55,6 % de résidences secondaires, c’est un seuil très inquiétant par rapport à un équilibre », souligne la maire. Et également pour la dotation globale de fonctionnement qui prend en compte un habitant par résidence secondaire, « loin de la réalité ».
Car à Plougrescant, ce taux mérite des nuances :
Nous avons des propriétaires qui passent très régulièrement leur temps ici, dès qu’il y a un week-end prolongé.
Ce sont notamment des familles ou des retraités qui partagent leur année entre Plougrescant et une grande ville.
« Dans les faits, ils sont plus présents dans l’année », résume Anne-Françoise Piedallu, apportant déjà les recettes des taxes (habitation et foncière) et surtout faisant vivre le commerce local.
Cela vient en appui d’une dynamique économique autour de l’ostréiculture, de l’agriculture et du tourisme, la commune accueillant quelque 6 400 personnes en été.
Résolument optimiste, l’élue note également un certain rajeunissement de sa population, « l’attrait du paysage attire ainsi beaucoup d’artistes. Nous avons eu dix naissances en 2018 », contre sept en 2017 et deux l’année précédente. Ce qui ne compense pas évidemment les décès.
Pas de nouveaux villages
La marge de manoeuvre des élus reste fortement contrainte par la loi Littoral. L’avantage de posséder une superbe côte a son revers.
Nous sommes la seule commune de Lannion Trégor communauté à être une presqu’île.
Les propositions pour le Plan local d’urbanisme de nouveau hameau à Kernevez et de village pour Pors Hir ont été retoquées. « Il s’agissait de pouvoir construire sur de petites parcelles non cultivées. Mais, désormais, il n’y aura plus de nouvelles constructions ailleurs qu’au bourg. C’est évidemment un frein », déplore Anne-Françoise Piedallu.
Avec cet autre effet pénalisant : « Les maisons restantes vont être encore plus attractives ». Et donc plus chères à l’achat pour les jeunes ménages.