Julie Erikssen est une chanteuse caennaise installée à Paris, mais c’est en qualité de citoyenne que ce 14 janvier 2019, elle a décidé d’utiliser le réseau social Twitter pour piquer un coup de gueule et interpeller Emmanuel Macron et sa lettre aux Français avant le lancement du « Grand Débat ».
Admise vendredi à 15h30, elle attend toujours d’être opérée
Depuis vendredi 11 janvier 2019 l’artiste veille Nicole, sa maman âgée de 79 ans admise au service traumatologie du CHU de Caen en attendant d’être opérée. Elle la réconforte et lui tient compagnie pour alléger sa souffrance en espérant qu’enfin, une place se libère au bloc opératoire dédié aux urgences.
Victime d’une chute à son domicile, la maman de Julie s’est fracturé le col du fémur. « Et depuis vendredi, elle attend et elle souffre », s’insurge Julie. Non pas que l’artiste prétende obtenir un quelconque traitement de faveur, « mais j’estime que depuis son admission vendredi à 15h30, ça commence à faire long… C’est beaucoup de souffrances inutiles. »
#lettremacron #Scandale Ma mère à l'#hôpital de #Caen depuis vendredi avec une fracture du col du fémur. 4 jours qu'elle attend pour se faire opérer! Souffrances ultimes à cause du manque de personnel. Pas assez de chirurgiens, infirmières débordées… Il faut que ça change!
— Julie Erikssen (@JulieErikssen) January 14, 2019
A la veille du lancement du grand débat pour lequel Emmanuel Macron vient de publier sa lettre aux Français pour dire qu’il n’y a pas de sujet tabou, Julie Erickssen veut ainsi attirer l’attention de « l’état du secteur de la santé… »
Je ne fais pas de politique, mais j’estime que s’il y a un sujet qui mérite qu’on y consacre une question, et ensuite qu’on débloque de l’argent, c’est bien la santé.
« Personnel hospitalier débordé et en détresse »
Avec la mésaventure survenue à sa mère, Julie Erikssen dit mesurer combien les personnels hospitaliers sont à bout. « Tout le monde est débordée… »
Le personnel est adorable, l’accueil aux urgences a été parfait, les infirmières font ce qu’elles peuvent mais on voit bien qu’elles sont à bout. Elles sont en détresse, et ne s’en cachent pas. Elles nous disent que c’est de pire en pire (…), indique l’artiste caennaise.
Concernée par le mouvement des gilets jaunes et par leurs revendications
Seuls trois blocs opératoires des « Urgences », sur cinq au total, seraient en fonctionnement ce lundi 14 janvier 2019 parce qu’il n’y aurait que trois chirurgiens de garde… « C’est ce qu’on nous répond quand on demande des nouvelles », explique Julie.
Le plus difficile à gérer c’est que personne ne peut nous dire, voilà, ce sera tel jour à telle heure. On nous dit peut-être cet après-midi, ou demain matin… Et ça n’avance pas. C’est quand même incroyable. »
Pour Julie, s’il y avait davantage d’infirmières et de médecins, on n’aurait sûrement pas à vivre de telles situations de souffrances.
Je comprends que les cas les plus graves soient évidemment traités en priorité, mais si pendant trois semaines il n’y a que des cas plus graves, ma mère va devoir rester avec un col du fémur cassé pendant trois semaines ?
Julie Erikssen ne veut pas entrer en politique. Néanmoins, elle dit se sentir « concernée par tout ce qui se passe actuellement dans le pays, avec le mouvement des gilets jaunes et leurs diverses revendications. J’ai juste envie de dire n’oublions pas le thème de la santé dans les revendications, et dans le mécontentement qui s’exprime actuellement ».
Joint par téléphone à deux reprises, le service communication du CHU de Caen n’a pas répondu à nos questions.