Alors que le samedi 12 janvier 2019 marque le premier samedi des soldes hivernales, plusieurs commerçants toulousains appréhendent. Après huit samedis marqués par les manifestations des gilets jaunes dans le centre-ville de la ville rose, la situation économique des boutiques se dégrade.
Une lettre directement adressée au préfet relayée sur Twitter
C’est le cas, notamment, des magasins du cœur historique de la ville. Pour défendre leurs intérêts, l‘association de commerçants « Carré Baragnon », s’adresse au préfet de la Haute-Garonne et de la région Occitanie, Étienne Guyot. Dans une lettre remise au représentant de l’État et relayée sur Twitter, le mardi 8 janvier 2019, Jonnhy Dunal, gérant de la boutique L’Observatoire et président de l’association de commerçants du quartier demande à être reçu en délégation. L’association qu’il préside sonne « l’urgence économique » pour ces commerces.
Dans son écrit, le président de « Carré Baragnon » revient sur le mois de décembre compliqué des membres de son association : « Loin de la magie de Noël, le mois de décembre a rimé avec licenciement et chômage technique pour certains de nos collègues. 2019 ne s’annonce guère plus positives avec des dépôts de bilan annoncés ».
🗣 Nous sonnons aujourd’hui l’urgence économique ! À quelques heures des #soldes, j’ai saisi le @PrefetOccitanie au nom des #commerçants du cœur historique de Toulouse. Nous ne voulons plus être les dommages collatéraux des violences dont #Toulouse est victime chaque week-end. pic.twitter.com/xD3pJdEfq6
— Jonnhy Dunal (@dunaljonnhy) January 8, 2019
Loin de remettre en cause l’action du préfet, Jonnhy Dunal, qui est par ailleurs un membre de la direction départementale des Républicains, souhaite des actions plus concrètes que les actuelles propositions d’étalements de paiements. « Cela reste une dette. Ce n’est pas cela qui nous aidera », explique le gérant du magasin de vêtements. Dans sa démarche, il espère venir en aide aux commerçants de son quartier. « Si d’autres veulent nous rejoindre, il n’y a pas de soucis », indique-t-il. Jonnhy Dunal espère un soutien financier plus conséquent pour assurer la survie des commerces du quartier Croix-Baragnon.
Nous souhaitons que le préfet rapporte notre situation à l’État. Il nous faut des aides réelles, car, dans 6 mois, les conséquences seront catastrophiques.
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Une impuissance face à des commerces à la dérive
Jonnhy Dunal s’estime chanceux. « Ma clientèle est composée de fidèles. J’ai perdu du chiffre d’affaires, mais je m’en tire bien », témoigne-t-il. À l’inverse, d’autres boutiques vivant essentiellement grâce au passage n’y arrivent plus. Avec des chiffres d’affaires qui s’écroulent, certains seront contraints de mettre la clé sous la porte.
Le bilan va encore s’aggraver. C’est une réalité qui nous inquiète. En plus, ici, il est difficile trouver des repreneurs pour les fonds de commerce.
Après une période de Noël catastrophique, les commerçants toulousains ne peuvent pas se permettre de rater ce premier week-end de soldes. Pour l’heure, Jonnhy Dunal ne sait toujours pas s’il pourra ouvrir sa boutique, samedi 12 janvier 2019. « Nous sommes impuissants. Si on nous conseille de fermer, on fermera… », explique-t-il. Le début des soldes s’annonce donc déterminant pour la santé des boutiques du cœur de Toulouse.
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Thibaut Calatayud