Nouvelle journée de mobilisation, samedi 5 janvier 2019, pour les Gilets jaunes à Rouen (Seine-Maritime). L’acte VIII, moins violent que l’acte VII du samedi 29 décembre 2018, a mobilisé plus de manifestants. Des heurts ont toutefois éclaté, à la mi-journée, avec les forces de l’ordre mobilisées. À 19 heures, il ne restait qu’un « petit groupe » dans les rues de Rouen, selon la préfecture, qui évoque « une journée compliquée ».
Entre 1 700 (police) et 4 000 manifestants (Gilets jaunes)
Les chiffres de la préfecture de Seine-Maritime n’ont pas évolué, entre le point fait avec la presse à la mi-journée et celui effectué à 18h45 : 1 700 manifestants sur la journée. Le décompte qu’a effectué notre journaliste à 11h faisait état de 2 000 manifestants. François Boulo, porte-parole des Gilets jaunes présent, estime à « au moins 4 000 personnes » le cortège et se félicite d’une « très grosse mobilisation ».
Violences, incendies, port d’armes : 19 interpellations
La journée avait démarré par un imposant cortège, défilant dans le calme jusqu’à 12h15, environ. Après, « quelques-uns ont commencé à chercher les forces de l’ordre, plus nombreux que la semaine dernière », a relevé François Boulo. Ce noyau dur était composé d’environ « 400 personnes » selon la préfète, Fabienne Buccio et était « très hostile ». Il y a eu, sur la journée, 19 interpellations dont 18 placements en garde à vue.
Les personnes interpellées l’ont été pour « violences, incendies, dégradations ou port d’armes », explique la préfète. Les pompiers ont éteint 16 feux sur la chaussée, déclenchés dans l’après-midi au fil des heurts.
Quatre blessés pris en charge par les pompiers
Les pompiers sont aussi intervenus quatre fois pour des blessés. Un par un projectile reçu « dans le bas du dos », à la provenance indéterminée. Une autre personne a reçu « un tir de flash-ball » dans un mollet, a indiqué la préfète de Seine-Maritime. Fabienne Buccio a catégoriquement démenti l’information de l’AFP indiquant un blessé au visage par tir de flash-ball : « Il n’y a eu aucun blessé à la tête aujourd’hui à Rouen. »
Deux autres personnes ont été « incommodées par des gaz lacrymogènes » : un manifestant et une femme qui attendait à un arrêt de bus.
Elle tremble et est à la limite du malaise #Rouen pic.twitter.com/I7Y8zzAGxK
— Raphaël Tual (@raphtual) January 5, 2019
Une équipe de journalistes de BFM TV agressée
Trois journalistes de BFM TV et leurs deux gardes du corps ont été « violemment malmenés », en début de journée, par des manifestants, rue Beauvoisine. « C’était au début des barricades », a situé la préfète. Les journalistes filmaient les manifestants, lesquels se sont « retournés contre eux », a-t-elle précisé.
Poursuivis, les journalistes ont reçu des coups mais ils ont été protégés par leurs gardes du corps, plus touchés. Dans la troupe d’agresseurs, certains ont jeté des poubelles sur leur chemin pour les fuir. Trois plaintes ont été déposées concernant cette agression, filmée par des témoins.