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Toulouse : grève au service néonatologie de l'Hôpital des Enfants pour dénoncer le manque de moyens

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Le service néonatologie du CHU de Purpan est en grève depuis mardi 1er janvier 2019.

Le service néonatologie du CHU de Purpan est en grève depuis mardi 1er janvier 2019. (©Illustration / Fotolia)

C’est une première qui s’imposait pour le personnel soignant. Pour la première fois, le service de néonatologie, situé à l’Hôpital des Enfants de Purpan à Toulouse, a entamé une grève, mardi 1er janvier 2019. Le manque de personnel et de moyens est au centre des revendications.

10 personnes manquantes

Le service est constitué de 120 personnes. Toutefois, « il y a un manque de personnel structurel. De base, avec un effectif au complet sans les arrêts-maladie, il manque déjà 10 personnes pour assurer le travail », explique une infirmière.

À ces manquements s’ajoutent donc les arrêts-maladie quotidiens pour épuisement ou maternité, ce qui appauvrit un peu plus les effectifs. Et augmente inévitablement la charge de travail du personnel.

LIRE AUSSI : À Toulouse, le nombre de lits pour les bébés prématurés en baisse pour l’été

11 enfants en réanimation la semaine dernière

Le service de néonatologie de Purpan est composé de trois pôles : la réanimation infantile, les soins intensifs et les soins standards. Dans des conditions idéales, une personne est nécessaire pour deux enfants en réanimation et une personne pour trois enfants en soins intensifs. Or, cela n’est pas le cas aujourd’hui.

La semaine dernière, le service s’est même retrouvé avec 11 enfants en réanimation… alors qu’il n’est en mesure d’en accueillir habituellement que quatre. Avec cette surcharge, couplée au manque d’effectif, une infirmière devait s’occuper de trois enfants.

« Le travail est toujours fait »

Pour tenter de palier ce problème, « au moins une personne est rappelée tous les jours pour faire des heures supplémentaires », détaille cette soignante. Et précise qu’un pool de personnel soignant vient en renfort en journée, mais avec des horaires fixes, créant des périodes creuses entre leur départ et les prises de relais de services

Dans ces moments-là, on a un à deux bébés supplémentaires à charge, en plus de ceux dont on doit déjà s’occuper.

Fin décembre, deux cadres du service sont partis, sans être remplacés. « On veut être encadrés ! » clame l’infirmière. Si elle assure que « le travail est toujours fait pour ne pas laisser les parents en détresse », elle alerte :

Il y a une mise en danger de la sécurité du bébé, ainsi que sur la qualité des soins.

Pas d’écho auprès de la direction

Des arguments qui n’ont, pour l’heure, pas trouvé d’écho auprès de la direction, malgré une première alerte durant l’été. « Pour eux, c’est un problème d’organisation. On est même en sur-effectif ! » Des problèmes de transferts d’enfants mal gérés par les médecins seraient également invoqués par la direction.

« On joue à Tetris avec les respirateurs » 

Le manque de matériel est aussi mis en cause par les grévistes, notamment des respirateurs et des couveuses :

Il arrive que l’on sèvre un enfant stable pour aller vers un autre. On joue parfois à Tetris avec les respirateurs.

L’infirmière déplore également l’absence de petit matériel, tels que des capteurs ou des seringues…

Débutée mardi 1er janvier 2019, la grève entamée est illimitée, même si l’organisation n’est pas encore totalement bien définie. D’autant que l’établissement est le seul à accueillir des grands prématurés dans l’ex-région Midi-Pyrénées.

Contactée par Actu Toulouse, la direction du CHU n’a pas encore répondu à nos sollicitations.


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